Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Rue et Place et Ancienne Impasse Saint Martin


Rue Saint Martin ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ), Place Saint Martin ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ), Impasse Saint Martin( Présent dans ) ( en ) (1)

Étymologie du lieu

La Rue (Rue Saint Martin), la Place (Place Saint Martin) et l’ancienne Impasse Saint Martin tirent leur nom de l’Église Saint Martin dont l’entrée se trouvait en fond de la dite Impasse, à la limite du Cimetière de la Porte César . Dans un acte du 13 août 1729, la rue est désignée sous le nom de Rue du Tripot à Saint André . (2)

Géolocalisation du lieu

La Rue Saint Martin commence au bas de la Rue des Juifs et à l’extrémité supérieure de l’Impasse de l’Hôpital . La Place Saint Martin , appelée vulgairement la Place de Marché aux Cochons (parce que depuis le temps du siège, ces animaux, qui étaient anciennement exposés en vente au champ de Saint Ladre , sont maintenant réunis pour y être vendus sur la voie publique qui nous occupe actuellement) fait suite à la Rue Saint Martin et se termine à la Rue Fangeuse presque en face la Rue de l’Égout . L’Impasse Saint Martin (ou pour mieux dire l’ancienne impasse) puisque actuellement elle communique par un escalier avec la Place de l’Ancien Cimetière de la Porte César , se trouve sur le côté gauche de la place. (3)

Description du lieu

Un puits public construit au 10ème ou au 11ème siècle par les Religieux Bénédictins, existe encore dans l’axe de l’impasse et se trouvait en face du porche de l’Église. Avant 1876, époque à laquelle le cul de sac a été mis en communication avec l’ancien cimetière, ce puits était au fond de l’impasse qui joutait au nord est un jardin appartenant à Madame Joséphine Colleau Veuve d’Ensèle Mouillon , marchand de faïence , Place de la Halle et son fils Joseph Ensèle Mouillon , élève en pharmacie à Paris . Pour abréger le parcours des habitants du quartier de Saint André se rendant à la Porte César et faciliter l’arrivée des voitures jusqu’à la {Bonnin page : 289} Halle, la ville administrée alors par Monsieur Eugène Sifflet , maire, fit l’acquisition de ce jardin par acte passé devant Maître Vaillant de Guélis, notaire à Sancerre, le 12 mai 1876 moyennant 1200 francs payables en six ans à partir de 1877. Les époux Mouillon Colleau l’avaient acquis de Jules Lejay et de Flore Victoire Quétin , sa femme, propriétaire à Sancerre par acte reçu Maître Julien Quillier , prédécesseur immédiat de Maître Vaillant de Guélis le 10 mai 1869, au prix de 1000 francs. Le Sieur Jules Lejay on était possesseur comme donataire de son père François Lejay Veuf de Suzanne Lejay , par acte du même notaire du 6 avril 1864, transcrit au bureau des hypothèques de Sancerre le 15 du même mois, volume 232 n°70. Le Sieur François Lejay le possédait comme donataire de François Frémy , venue de Louis Lejay , sa mère, suivant acte reçu Monsieur Clérault père, notaire à Sancerre le 20 novembre 1829. (4)

L’intention de l’administration municipale était dans le principe comme je l’ai déjà dit, d’ouvrir complètement cette impasse et d’arriver au moyen d’un remblai pratiquée sur le sol du jardin acquis par la ville à créer une véritable rue, d’une pente assez rapide, il est vrai, mais rachetant cet inconvénient par le raccourcissement du parcours pour les piétons se rendant à la Porte César et les voitures chargées se rendant à la Halle lesquelles auraient évité le détour dangereux et obligé qu’elles doivent nécessairement faire en passant de la Place Saint Martin dans la Rue Fangeuse . Les habitants de la Rue Saint Martin et de la partie basse de la place approuvaient ce projet. Ceux dont les habitations se trouvaient au dessus de l’impasse criaient par dessus les toits que l’administration voulait déprécier leurs immeubles qui ne se trouveraient plus sur le parcours ordinaire des voitures se rendant au marché. La police, de son côté, demandait que le passage fut ouvert aux voitures sur la Place de l’Ancien Cimetière pour éviter les accidents qui étaient déjà arrivés et qui pouvaient encore survenir par suite d’un trop grand encombrement sur la Place du Marché aux Porcs (Place de Marché aux Cochons). Pour tâcher de contenter tout le monde, le conseil décida qu’un escalier construit au fond de l’impasse communiquerait avec la Place de l’Ancien Cimetière et donnerait satisfaction aux piétons et que les visiteurs suivraient le même itinéraire qu’auparavant, de manière à éviter les criailleries des habitants de la partie haute de la place. Le maire, pour que la police puisse y trouver aussi son compte, décida par un arrêté du 1erseptembre 1876 que le Marché aux Porcs (Place de Marché aux Cochons) cesserait de tenir sur la place même de Saint Martin et serait désormais relégué dans l’impasse. Cette mesure fut parfaitement accueillie par la population, sauf par le Sieur Eugène Rotillon , propriétaire et conseiller municipal dont la maison borde l’impasse et qui dans une séance du conseil, celle du 5 mars 1870, s’était déjà plaint que ces messieurs … (il voulait parler des cochons)… entraient malgré lui jusque dans sa salle à manger. Comme en définitive l’ouverture de l’impasse lui donnait personnellement beaucoup de faculté pour son commerce et que son immeuble prenait en conséquence beaucoup plus de valeur, il cessa bientôt toutes récriminations. (5)

Détail du lieu

Pour donner la description des maisons de la Rue de la Place et de l’Impasse Saint Martin {Bonnin page : 290} je commencerai à gauche en partant de l’Impasse de l’Hôpital , je suivrai jusqu’à l’ancien cimetière et revenant sur mes pas je sortirai de l’Impasse Saint Martin et je reprendrai le côté gauche de la place jusqu’à la Rue Fangeuse . Pour le côté droit, je commencerai en bas de la Rue des Juifs et je terminerai à la même Rue Fangeuse . (6)

Petite Histoire :(Hospice Civil)

A la suite de l’Hospice (Hospice Civil) est une petite maison formant coche sue le bâtiment principal de l’établissement et situé entre la cuisine et la rue. Cette maison qui est habitée par le Sieur Christophe Laroche dit « Hubert », couvreur , appartient à Madame Célestine Léonide Raimbault femme Potonier , de Paris , et provient à cette dernière de son père Edme François Raimbault , ancien épicier Place de la Halle , lequel la tenait lui même d’Edme Raimbault . (7)

La maison suivante qui n’a qu’un rez de chaussée est occupée par le Sieur Philippe Chapuis Moreux , menuisier et cabaretier qui en est propriétaire depuis 1872. Elle appartient antérieurement à Philippe Chapuis dit « Martin », son père, scieur de long et également cabaretier , qui l’avait acquise en 1841 de Jean Baptiste Guillot , boulanger , lequel, à cette époque, la possédait déjà depuis plus de trente ans. (8)

Le Sieur Pierre Bonnin Musard , aubergiste , habite et possède la maison qui suit, laquelle n’a également qu’un rez de chaussée et se trouve dans la détour de la rue à l’entrée de la Place Saint Martin . Elle lui appartient depuis 1850 comme acquéreur de {Bonnin page : 294} Paul Félix Pinard , notaire à Veaugues , lequel l’avait acquise vers 1827 ou 1828 d’Antoine Ligier , propriétaire et ancien cavalier de la maréchaussée qui la possédait en 1823. Une cour située derrière la maison ci-dessus et la suivante a son entrée sur la rue par un passage couvert qui sépare les deux maisons. (9)

Le bâtiment qui suit appartient depuis 1872 au Sieur Élie Balland , bourrelier et à Victoire Chapuis , sa femme qui l’habitent. Elle provient à cette dernière de la succession de Philippe Chapuis , son père qui l’avait acquis en 1854 d’Étienne Quillier , propriétaire à Sury Près Léré , qui le tenait lui même depuis 1834 de Gilbert Rey , tailleur d’habits qui le possédait déjà en 1820. En 1837, il était occupé à titre de location par les Sieurs Boguet et Roger . (10)

A la suite de cette maison se trouve un vieux bâtiment n’ayant qu’un rez de chaussée et servant de magasin. Par dernière est un beau jardin rejoignant celui de l’Hôpital (Hospice Civil) avec lequel il ne formait dans le principe qu’un seul et même morceau appelé dans ces derniers temps le « Pré Lajoie » et antérieurement le « Champ de Saint Martin  ». (11)

En 1823, ces deux immeubles appartenaient à Monsieur Alexandre Raimbault dit « La Joie ». sa Veuve la posséda jusqu’en 1835 ou 1836, époque à laquelle le magasin échut par succession à Jean Baptite Lejay , neveu de la dite Dame Raimbault et le magasin fut vendu à Monsieur Jacques Descombes , ancien greffier et alors régisseur au Château de Montalivet la Grange. En 1867, à la mort du Sieur Jean Baptiste Lejay , le magasin devint la propriété d’André Lejay , son frère et le jardin échut au Sieur Symphorien Sarton , neveu du Sieur Jacques Descombes et son successeur comme régisseur à la Grange, au décès de ce dernier. (12)

Petite Histoire :Création d’une école protestante

Après le magasin dont il vient d’être parlé se trouve la propriété de Monsieur Eugène Rotillon , cultivateur , marchand de bois et conseiller municipal . Une grande porte cochère donne accès dans une cour assez spacieuse autour de laquelle sont des bâtiments de décharge pour la maison principale, laquelle n’a qu’un rez de chaussée sur l’Impasse Saint Martin qu’elle longe au levant et un premier étage sur la cour. Cette maison qui n’est construite que depuis 1840 provient à Madame Rotillon née Noëmi Léchelon de la succession et Benoît Porte , marchand de bois , son aïeul, par représentation de Madame Constance Porte , sa mère. Cette propriété contient toute une exploitation agricole dirigée avec la plus grande intelligence par Monsieur et Madame Rotillon . Une quinzaine de vaches et d’élever s’y rencontrent en tout temps avec cinq et six chevaux et un nombre considérable de moutons. Un nombreux personnel aide puissamment les propriétaires dans leur tache si difficile à mener à bien au milieu d’une ville. (13)

Deux bâtiments restent à décrire pour arriver au fond de l’impasse, savoir : (14)

Un magasin, une écurie et une vinée appartenant à Madame Veuve Jules Hugret avec jardin par derrière joutant le Rempart des Augustins . (15)

Et un autre magasin appartenant à Madame Joséphine Colleau Veuve d’Ensèle Mouillon , marchande de faïence , Place de la Halle , se trouvant partie sur l’Impasse et partie sur l’emplacement de l’ancien cimetière. Dans le mûr de ce bâtiment se voient encore les restes de l’ancienne Église Saint Martin dont le porche devait se trouver à cet endroits. (16)

En se détournant pour venir reprendre l’autre côté de l’impasse, on laisse sur sa gauche le mûr de soutènement de l’ancien cimetière et le passage y conduisant. (17)

Au devant de ce mûr de soutènement, c’est à dire entre le magasin Mouillon dont il vient d’être parlé et la maison Pouillon qui sera ci-après décrite, était le jardin Mouillon acquis par la ville et dont il a été fait mention en tête de ce chapitre. (18)

Petite Histoire :Un Cimetière Protestant à l’emplacement du Marché aux Porcs

Je pourrais consigner ici ce que je sais du Prieuré de Saint Martin qui avait son entrée justement à l’endroit que je viens de décrire, mais je préfère attendre pour cela que j’en sais à la Place de l’Ancien Cimetière sur laquelle était primitivement édifiée l’Église du Couvent. Je reprendrai dans la description du côté gauche de l’impasse, en revenant sur la Place Saint Martin et en poursuivant jusqu’à la Rue Fangeuse . (19)

Entre l’Ancien Cimetière et la Place Saint Martin se trouvent un bâtiment dans lequel est une écurie, une cour et un autre bâtiment servant à l’habitation, n’ayant qu’un rez de chaussée et son entrée principale et ses fenêtres sur ladite place, en face l’« Hôtel du Point du Jour  ». Le tout appartient à Madame Veuve Germain Pouillon , née Caroline Elleau , cabaretière (cabaretier) et à son fils Octave Pouillon , jardinier du château. Les épouses Germain Pouillon l’avaient acquis pendant leur communauté, non 1860, des héritiers de Monsieur le Baron Jean Guillaume Hyde de Neuville , Comte de Bemposta, ancien ministre de la marine et des colonies, ancien ambassadeur aux États Unis d’Amérique et du Portugal, propriétaire au Château de l’Estang sous Sancerre. Monsieur le Baron Hyde de Neuville l’avait acquis en 1835 de Monsieur Joseph François Bertrand , juge de paix du canton de Sancerre qui le possédait depuis 1826 ou 1827 comme acquéreur d’Antoine Ligier rentier , ancien cavalier de la maréchaussée à la résidence de Sancerre. Monsieur Dumaige , médecin et Monsieur Maret , percepteur habitèrent cette maison pendant plusieurs années à titre de locataires. (20)

Trois autres maisons séparent la précédente de la Rue Fangeuse . La première que n’était primitivement qu’un pressoir à vin et qui est actuellement convertie en maison d’habitation et écuries, appartient depuis 1857 aux enfants d’Étienne Ducloux , ancien valet de chambre du Baron Hyde de Neuville et d’Émilie Leclerc , son épouse, ancienne Cuisinière de même, lesquels enfants sont tous nés soit au Château de l’Estang , soit à Paris , à l’Hôtel du Baron. Ce dernier leur a légué par son testament cette maison qu’il possédait depuis 1838 comme acquéreur de Bazile Desmarquais , père, bourrelier , Place de la Halle , lequel l’avait lui même acquise vers 1829 de Michel Raimbault , marchand de peaux à Sancerre, qui la possédait alors depuis de dix ans. Le Sieur François Raimbault , conducteur de dépêches l’habite actuellement à titre de locataire. Auparavant, elle était occupée au même titre par le Sieur Émile Derré , sablier et également entrepreneur du service des dépêches . (21)

La seconde maison au rez de chaussée de laquelle est installée une maréchalerie appartient au Sieur Anthime Pivet , qui habite le 1erétage. Elle a été construite il y a une trentaine d’années sur l’emplacement d’un jardin appartenant au même. (22)

La troisième maison, qui fait le coin de la Fangeuse , appartient aussi au Sieur Anthime Pivet et est occupée par différents locataires, notamment par Monsieur Dutour , agent voyer (agent voyer cantonal). Le rez de chaussée a été longtemps occupé par le bureau de la Poste aux lettres, sous Messieurs Bruneau père et fils. (23)

Le Sieur Anthime Pivet est propriétaire de ces deux maisons depuis environ trente ans et il les tient de son père Denis Pivet , maréchal ferrant . (24)

Le côté droit de la Rue et de la Place Saint Martin commence au bas de la Rue des Juifs et se termine à la Rue Fangeuse . {Bonnin page : 297} (25)

La 1ère maison que l’on trouve sur sa droite et qui fait face à l’Hospice (Hospice Civil), appartient à Monsieur Hippolyte Garsonnin , propriétaire à Saint Satur . Elle est occupée actuellement par le Sieur Jules Quétin Huet , boulanger et elle a sa porte principale dans la Rue des Juifs et elle a déjà été décrite. (26)

La maison suivante dont la façade est en pierre de taille et qui appartient au même propriétaire, se trouve en reculement sur la précédente de près d’un mètre. Elle ne fermait antérieurement avec celle-ci qu’un seul et même corps de bâtiments (avant 1862) mais à cette époque le Sieur Joseph Quétin , précédent propriétaire ayant voulu réédifier cette partie fut obligé de reculer son mûr de façade sur l’ordre de Monsieur Bonnet , maire d’alors, qui voulait ainsi poser le premier jalon de l’élargissement de la Rue Saint Martin , si nécessaire en cet endroit. Cette maison a la même origine de propriété que la précédente (voir à l’article de la Rue des Juifs ). (27)

Entre la maison qui vient d’être décrite et la suivante se trouve la sortie de passage qui prenait naissance dans la Rue Fangeuse , en face la grande maison Meynial et traversait les cours de « l’Hôtel du Point du Jour  ». Ce passage comme je l’ai déjà décrit a été usurpé à une époque qu’il m’est impossible d’indiquer. (28)

La maison qui suit et qui se prolonge jusqu’à la Place Saint Martin , au coin de laquelle se trouve dans un pan coupé avec porte ouvrant vis à vis la maison du Sieur Élie Balland , bourrelier , formait autrefois deux maisons séparées qu’il est du reste encore facile de distinguer. Le tout appartient aujourd’hui au Sieur Silvain Siguargout menuisier et fripier . La portion la plus rapprochée du passage dont il vient d’être parlé, contient l’atelier de menuiserie du Sieur Siguargout . Elle provient à celui-ci d’acquisition faite en 1851 des héritiers de Benoît Porte , ancien marchand de bois , qui l’avait lui même acquise en 1833 d’un nommé Simon Lépinois , domestique à Paris , lequel la tenait depuis 1826 ou 1827 de Guillaume Lanoue Chapon , marchand de bonneterie . L’autre portion reconstruite en 1850 contient l’habitation personnelle du Sieur Siguargout et son magasin de friperie . Ce fut en 1849 que ce dernier en fit l’acquisition de Madame Mélanie Lejay épouse séparée de corps et de biens de Simon Leclerc , laquelle l’avait recueillie vers 1842 dans la succession d’Alexandre Lejay son père, acquéreur ou héritier vers 1838 de Madame Veuve Alexandre Raimbault Lajoie . Le 1erétage de cette maison est habité depuis plus de trente ans par le Sieur Stanislas Strzemierzny , capitaine polonais, réfugié en France depuis 1832 et ancien employé de la recette particulière des finances . (29)

A la suite est une petite cour au fond de laquelle se trouve une maison appartenant à Mademoiselle Pélagie Déron et construite en 1845 sur l’emplacement d’un jardin appartenant à son père Louis Déron Ménouillard . Celui-ci avait acquis ce jardin vers 1820 ou 1825 de la Veuve Gressin Leclerc . La cour ci-dessus se trouva en arrivant sur la place, à droite, immédiatement après avoir dépassé la porte si la maison précédente. (30)

« l’Hôtel du Point du Jour  » vient ensuite, avec ses dépendances. Dans la portion qui s’étend sur la Place {Bonnin page : 298} Saint Martin , il comprend : (31)

1erUne toute petite maison à un étage habitée par Madame Victoire Leborne , Veuve de Pierre Prairial Berneau , propriétaire de l’immeuble et sa fille Mademoiselle Clotilde Berneau , (32)

2ème un autre corps de bâtiment, à un étage, composé d’une salle à manger, d’une petite chambre au cabinet pour le maître d’hôtel actuel, Monsieur Guinon , et d’une grande pièce pour la réception des voyageurs et des bagages, cuisine et lingerie, le tout au rez de chaussée. Le 1erétage est affecté au logement des gens de service . Derrière cette portion qui formait l’ancienne auberge et dont la construction remonte au siècle dernier se trouve un puits. (33)

3ème un beau bâtiment avec une façade en pierre de taille, construit un 1847 et ayant trois étages. Le rez de chaussée comprend une forte belle salle à manger. Tout le surplus est affecté au service des voyageurs et contient quinze à seize lits à l’ordinaire. Des caves existent sous ces bâtiments qui sont surmontés de vastes greniers. (34)

Une cour assez spacieuse ayant entrée sur la place par une porte cochère ouverte sous le bâtiment décrit en dernier lieu, reçoit les voitures tout de la maison que des voyageurs. Au fond de cette cour se trouvent des écuries très spacieuses et très commodes. (35)

Les premiers propriétaires connus des bâtiments comparant aujourd’hui « l’Hôtel du Point du Jour  » sont Pierre Cherrier et Guillermette Legendre , sa femme, qui les possédaient en 1550. Au décès des sur-nommés, elle échut par succession à leur fille Étiennette Cherrier épouse de Bernard Thibault , lequel, dans un acte du 6 avril 1580 avait reconnu que cette maison qui était déjà une auberge et qui était alors désignée sur le nom « du Grand Tripot  », était un fief du Comté de Sancerre. A la mort de la femme Thibault , elle devint la propriété de sa fille honnête femme Anne Thibault épouse de Prudent homme Martin Vallot , marchand , demeurant tous deux à Aubigny (Aubigny sur Nère), laquelle la vendit avec l’assistance de son mari le 26 février 1598 à Jean Jacques Millet , marchand à Pesselières paroisse de Jalognes , par acte reçu Maître François Pelain , notaire , tabellion garde notes royal héréditaire au siège et ressort de Concorsault , résident à Aubigny (Aubigny sur Nère). Elle passa ensuite dans les mains de Jacques Millet , procureur au Siège présidial de Bourges , paroisse de Saint Pierre le Guillard , lequel devant Maître Charles Aubrin , notaire à Sancerre, le samedi 7 août 1677 reconnut « de son bon qu’est volonté, sans aucune force ni contrainte, tenir la maison ci-dessus en plein fief, foi et hommage, de très haut et très puissant et excellent Prince Monseigneur Louis (Louis II de Bourbon-Condé), Duc de Bourbon, Frères de Condé, 1erPrince du sang, 1er Pair de France , Duc d’Enghien , Châteauroux et Montmerency , Seigneur et Comte de Sancerre et autres lieux, à cause de son Comté de Sancerre, régi sous la coutume de Lorris . » (36)

Ledit Sieur Jacques Millet arrenta (arrenter) le 23 octobre 1696, par acte reçu Maître Bellin , notaire à Saint Satur , la maison du « Grand Tripot  », dans laquelle étaient installés alors, ainsi qu’il résulte de l’acte ci-dessus, un jeu de boules et un jeu de paume , au profit du Sieur Guillaume Loyson , marchand , et de Marie Fortet , sa femme, lesquels par un acte dont il m’a été impossible de retrouver la date précise, la cédèrent aux mêmes conditions à Edme Millérioux , cabaretier et laboureur et à Dame Marie Moreux , sa femme. Elle est encore tenue aujourd’hui la famille du Sieur Edme Millérioux . {Bonnin page : 299} A son décès, elle échut à Jacques Millérioux et Suzanne Paillard à qui succédèrent leurs enfants Pierre Berneau et Suzanne Millérioux . Elle était communément appelée à ce moment « l’Auberge de l’Aiguillon  ». Les époux Berneau Millérioux lui cédèrent vers 1830 ou 1831 à un fils Pierre Prairial Berneau et à Victoire Leborne , son époux, qui firent édifier en 1847 l’hôtel qui existe aujourd’hui à qu’ils donnèrent le nom « du Point du Jour ». Au 24 juin 1864, ces deux derniers affermèrent (affermer) leur établissement à Auguste Guinon et Clausse Berneau , leurs gendre et fille qui l’exploitent encore actuellement. C’est le plus bel hôtel de la ville et le plus fréquenté grâce à la correspondance du chemin de fer dont l’omnibus amène chaque jour une grande quantité de voyageurs et le camion toutes les marchandises à destination de la ville. (37)

Les deux maisons qui séparent « l’Hôtel du Point du Jour  » de la Rue Fangeuse appartenant à Madame Aline Lauverjat Veuve de Jules Hugret et à ses enfants. La 1ère est séparée de l’hôtel par une petite cour ayant sortie sur la place. Elle est habitée par le propriétaire et le Sieur Jean Basty , caissier à la recette particulière des finances . La portion occupée par ce dernier, au premier étage, fut occupée pendant plus de vingt ans par Monsieur Sébastien Dion , vérificateur des poids et mesures , actuellement en résidence à Lunéville . Cette maison appartient à peu près pour moitié à Madame Veuve Hugret comme héritière de son père Étienne Lauverjat et pour le surplus à ses enfants comme héritiers de Jules Hugret , leur père, héritier lui même de François Hugret , Marchand de vin à Paris , son père. Un pressoir à vin existe sous la maison. Par derrière se trouve un jardin dépendant de la maison et dans lequel a été inhumé faute de cimetière pour les protestants, la née Marie Moreux femme de Jean Raimbault , bisaïeule de Monsieur Hugret . (38)

La deuxième, qui fait le coin de la rue est habitée au rez de chaussée par le Sieur Jean François Chantereau , ouvrier corroyeur et le premier étage par le Sieur Pierre Renier , rentier et la Dame Anne Pont , sa femme. (39)

Petite Histoire :Renier Pierre, artiste, cordonnier, sculpteur, mécanicien, automaticien

Cette maison a été acquise en 1868 par Monsieur et Madame Jules Hugret Lauverjat du Sieur Berthelet dit « Mignon », marchand de chiffon à Sancerre qui l’avait lui même acquise vers 1849 de Sieur Onanie Thomas , marchand de beurre à Paris . Elle appartenait en 1844 au Sieur Étienne Ducloux Leclerc , valet de chambre de Monsieur le Baron Hyde de Neuville , en 1843 au Sieur Joseph Julien Curtet , en 1833 au Sieur Louis Huchet , plâtrier et en 1820 au Sieur Grégoire Borel . (40)