Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Porte, Rue et Place Saint André


Porte Saint André ( Présent dans ) ( en ), Rue Saint André ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ) et Place Saint André( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ) (1)

Étymologie du lieu

La Porte (Porte Saint André), la Rue (Rue Saint André) et de la Place Saint André , tirent leur nom de l’église ou Chapelle de Saint André , qui était anciennement édifiée sur cette place et desservie par des Religieux Augustins , ce qui explique pourquoi la place est quelquefois désignée sous le nom de Place des Augustins . Antérieurement au 15ème siècle la place actuelle s’appelait Porte Saint Ithier (1). (2)

(1) un acte de 1224 fait mention de vignes en territoire de Challos que * un contiguë est voie publique, qui descendit à porte Saint Ithier a * * * jobannis* de Sancerre ( Liasse 103 des archives de l’abbaye de Saint Laurent ) (3)

Géolocalisation du lieu

La Porte Saint André , qui était autrefois la porte principale, comme donnant accès sur l’ancienne Chaussée de César , est encore aujourd’hui la plus accessible avec la Porte Vieille . Elle était située à l’aspect de nord-ouest à l’extrémité inférieure de la Rue de Saint André . Dans la cour de la maison faisant le coin de la Rue Saint André et du Rempart des Augustins , c’est à dire à gauche en entrant en ville, est la base d’une des tourelles définissant la porte. (4)

La Rue Saint André qui prend naissance à la porte du même nom, au point de réunion de la Rue de Bourges (ou Route de la Charité ), du Rempart des Augustins et de celui des Abreuvoirs et se termine au bas de la Rue des Juifs , rencontre vers le milieu de son parcours, le Place Saint André sur laquelle aboutissent en autre la Rue des Trois Barbots et la Rue des Trois Portes au {Bonnin page : 262} levant, la Rue Macdonald et la Rue du Puits des Fins au midi. (5)

Description du lieu

La Place Saint André où est établi le Marché à la Poterie , était autrefois coupée du bas de la Rue Macdonald au coin de la maison Guilpain , c’est à dire du levant au couchant par une rigole découverte qui suivant du reste presque le parcours de l’aqueduc actuel à partir de la place située au nord de cette rigole était à peu de chose près dans la même condition de pente qu’aujourd’hui. La partie située au midi, c’est à dire celle ci trouvant comprise entre les maisons Thévenot , Marnier , Habert et Laroche , et en aboutissent les Rue des Trois Portes et du Puits des Fins était en contre haut de la précédente de plus d’un mètre quarante centimètres et pour arriver de l’une dans l’autre on risquait énormément, surtout en hiver par les temps de gelée ou de verglas, de faire des chûtes dangereuses. Ce ne fut qu’en 1853, lors de macadamisage des rues que la place fut entièrement nivelée. (6)

Pour rendre plus facile la surveillance des octrois et empêcher l’administration en fraude dans l’intérieur de la vile de marchandises soumises aux droits l’administration municipale ainsi en 1807 ou 1808 fait poser des portes en bois à toutes les issues. Celle de Saint André ne fut démolie qu’en 1827. Elle se trouvait entre l’encoignure de la maison Vetois (côté du Rempart des Dames ) et la maison de la Veuve Semelet Fenat (côté opposé). L’escalier actuel de cette dernière maison se trouvait compris dans l’enceinte. On voit par là que cette porte était passé obliquement par rapport à la Rue Saint André , mais qu’elle faisait face à la route conduisant à Saint Ladre . (7)

Pour décrire toutes les maisons se trouve et comprise entre le commencement et l’extrémité de la Rue Saint André , je prendrai d’abord, à droite, la partie inférieure de la rue, puis tous le côté droit de la place enfin le côté droit de la partie supérieure de la rue jusqu’à la Rue des Juifs . J’agirai de même pour le côté gauche, jusqu’à l’impasse de l’Hospice (Hospice Civil). J’éviterai ainsi des erreurs qui se seraient initialisation produite si j’avais décrit séparément la rue puis la Place Saint André . (8)

Détail du lieu

En pénétrant donc en ville par la Porte Saint André , on trouve sur la droite une maison n’ayant qu’un rez de chaussée, et se prolongeant sur le rempart presque jusqu’à l’abreuvoir. La partie de cette maison située sur la rue est occupée par le Sieur Isodore Vattan Gordin , taillandier , à titre de location et la partie la plus rapprochée de l’abreuvoir, dont les ouvertures sont sur le rempart, par la propriétaire de l’immeuble Louis Vetois Pinon dit « Ramigain », voiturier . Il lui provient d’acquisition faite en 1875 des héritiers de François Duguay , menuisier , qui la possédait depuis 1833 et la tenait de Louis Vallot , épicier , vers 1825, elle appartenait à un Sieur Tourangin , de Bourges . (9)

La maison suivante qui est occupée par le Sieur Augustin Isaïc Mativet dit « Boudue », bourrelier , appartient à son père Hyacinthe Mativet , ancien bourrelier et lui provient de François Mativet , son père, qui y exerça longtemps la même profession. Ce dernier la possédait déjà en 1820. En 1874, la foudre tombe sur cette maison sans causer beaucoup de dégât. Seule sur le toit de la précédente, traversa le rempart et la Rue de Bourges et passant par le {Bonnin page : 263} couloir se trouvant sous la maison du Docteur Berthault , alla se perdre dans les vignes. (10)

La maison, qui suit se prolonge jusque sur la Place Saint André et elle forme le coin de cette place au midi. Elle appartient au Sieur Jean Baptiste Guilpain , marchand de vaches et cabaretier . L’enseigne de ce cabaret, qui est en parfait accord avec la principale profession du propriétaire est « Au veau qui tête  ». Guilpain a acquis le rez de chaussée en 1860 de la Veuve et des héritiers de Jean Vetois , cabaretier , lequel le tenait d’Étienne Vetois dit « le Galeux », son père. (11)

Petite Histoire :Société de Secours Mutuels interdite

La partie voûtée se prolongeait jusqu’au coin de la place et le 1erétage furent acquis par le Sieur Guilpain en 1865 d’Émile Bourgeois , épicier et de Pauline (dite Alexina) Thirot , son épouse, demeurant à Bourges , Rue d’Auron. Cette dernière la possédait à titre d’héritière de Jean Baptiste Thirot dit « Cadet », son père, cordier , Place Saint André . (12)

En se tournant à droite, sur la place, on rencontre après avoir dépassé un passage conduisant au 1erétage de la maison précédente, une grande porte à claire voie, établie entre deux pilastres en pierre, donnant accès dans une petite cour sur le côté de laquelle est construit un pavillon. De cette cour on pénètre dans un jardin sur la côté gauche duquel se trouve une maison assez longue mais n’ayant qu’un rez de chaussée, habitée par le propriétaire de l’immeuble le Sieur Jules Germain Thévenot dit « Bien d’Amour », ancien huissier et aussi commissaire priseur . Le pavillon est habité par son gendre le Sieur Charles Martial , commis greffier au Tribunal de Sancerre. Le tout a été acquis par le Sieur Thevenot (Thévenot) en 1859 de la Veuve et des héritiers de Monsieur Jean François Élisabeth Poupardin , propriétaire qui fut président de l’administration municipale du canton de Sancerre du 10 juin 1798 au 8 mai 1799 et maire de cette ville du 11 février 1829 au 28 décembre 1831. (13)

En sortant de la cour du Sieur Thévenot , on trouve sur sa droite une belle maison à un étage nouvellement reconstruite, appartenant au Sieur Silvain Marnier , ancien charron , actuellement Marchand de vin et de liqueurs en gros et cabaretier . Cet établissement a pour enseigne « Au Bon Laboureur  ». Derrière cette maison et sur la Rue du Puits des Fins sont une écurie et un magasin qui en dépendent et qui appartiennent au même. Le tout acquis en 1859 de la Veuve et des héritiers du Sieur Jean François Elizabeth Poupardin sur nommé. (14)

Après avoir laissé sur la droite la Rue du Puits des Fins et la Rue des Trois Portes on trouve deux maisons ayant leurs façades sur la dite Place Saint André , à l’exposition du nord-ouest, ayant chacune un escalier en pierre avec rampe en fer et joutant toutes deux par derrière la Rue Macdonald . La première, qui joute la Rue des Trois Portes au sud-ouest, est habitée par le Sieur Silvain Pierre Bruneau {Bonnin page : 264} Receveur de la Poste et appartient au Sieur Théophile Habert , horloger Place de la Halle , depuis1873 comme héritier de son grand-père Jean Habert , menuisier . Messieurs Dudemain et Astier , receveurs de l’enregistrement (receveur de l’enregistrement et des domaines), l’ont habitée ainsi que Messieurs Periollat , Janbert et Lestang , contrôleur des contributions directes . L’autre maison appartient au Sieur Adolphe Laroche , plâtrier et cabaretier , comme l’ayant acquise en 1865 de Monsieur Charles Frédéric Vicomte Bonnnemains Général de division (qui commandait les cuirassiers à Reischoffen (Reichoffen) en 1870) propriétaire du Château de Nozay près de Sainte Gemme , et de Madame Marie Aurélie Descombes , son épouse. Cette dernière l’avait recueillie dans les successions de Gabriel Descombes , notaire à Meung sur Loire son père, qui était originaire de Sancerre et de Marie Boulay Veuve de Jacques Descombes , sa grand-mère décédée dans cette maison à l’âge de 99 ans, héritiers tous deux de Jacques Descombes , ancien greffier à Sancerre et ancien régisseur au Château de Montalivet La Grange, frère du premier et fils de la dernière. (15)

A la suite de la maison Laroche se trouve la Rue Macdonald . Deux maisons celle du Sieur Livache , maréchal et celle de la Veuve Chigot , tonnelier bien qu’ayant leurs façades sur la Place Saint André , ont néanmoins été décrites à la Rue Macdonald comme faisant partie du côté droit de cette rue en descendant. Il n’y a donc pas lieu de s’en préoccupé ici. Je reprendrai donc les maisons comprises entre la Rue des Trois Barbots et la Rue des Juifs . (16)

La 1ère est habite par le Sieur Pierre Patient Cogné domestique de Monsieur Edmond Bongrand , épicier en demi gros Place de la Halle et épicier lui même pour le détail Place Saint André . Elle fait le coin de ladite Place et de la Rue des Trois Barbots . Le magasin d’épicerie , au rez de chaussée est unique en son genre à Sancerre, étant voûté comme une cave. Cogné en est devenu propriétaire comme acquéreur en 1875 de Paul Bernon , serrurier et épicier et de Marie Leduc , son épouse acquéreurs eux mêmes en 1872 d’Auguste Leguay Almain , tonnelier et épicier héritier d’Auguste Leguay Panseron dit « la Butte » son père, qi la possédait déjà en 1823. (17)

La maison suivante qui a une petite devanture (modiste) appartient depuis 1855 à Anne Thirot épouse de François Chenuet dit « Cherriot », cordier , perruquier et marchand de faïence , et est habitée par ces derniers. Elle provient à la femme Chenuet de la succession d’Anne Cassier sa mère décédée épouse de Jean Baptiste Thirot dit « Cadet » héritière elle même de son père Henry Cassier dit « Tesson », boucher . (18)

Le rez de chaussée de la maison qui suit dépend de la précédente et communique par une porte intérieure avec le magasin de faïence du Sieur Chenuet . C’est dans ce rez de chaussée que ce dernier tond et barbifie ses clients. Le 1erétage appartient au Sieur Jules Joseph Huet , menuisier et est loué en garni à des fonctionnaires célibataires. Pour l’origine de propriété, le rez de chaussée se rattache à la maison précédente et le premier étage à la suivante, (19)

Une petite maison habitée par le Sieur Victor Habert Huet dit « Mon gendre » {Bonnin page : 265} marchand grainetier , vient ensuite. Elle appartient au Sieur Jules Joseph Huet sur nommé et lui provient de la succession de sa mère, la veuve Isidore Huet Germain . (20)

Un couloir conduisant à un cour situé derrière la maison, la sépare de la suivante qui appartient au même propriétaire. Le rez de chaussée est occupé par la boutique de menuisier du sur nommé et le magasin (magasin de modiste) de Mademoiselle Brunet , modiste . Le 1erétage est occupé par les pièces d’habitations des mêmes. Entre les deux fenêtres du 1er étage les plus rapprochées de la maison suivant, se trouve l’enseigne d’une des demoiselles Brunet qui est sage femme sous les feuilles d’un magnifique chou pancalier , sort de terre la tête d’un superbe poupon qui a l’air d’être extrêmement réjoui de faire ainsi son entrée dans la rue. Cette maison appartient au Sieur Huet depuis 1836, comme acquéreur de Jacques Frémy qui la possédait alors depuis plus de 15 ans. (21)

La maison suivante est habitée par le Sieur Louis Maréchal Pain , dit « Rémy », sabotier et lui appartient depuis 1875 comme acquéreur de Philibert Leprêche , ancien ferblantier . Celui-ci l’avait acquise en 1934 de Jean Barrault , cloutier . Elle se compose d’une boutique (boutique de sabotier) sur la rue, chambre derrière. Petite cour et salle à manger à la suite et cuisine. Autre grande cour qui, avant 1875, se confondait avec celle du Sieur Bourgeois « Binérot », dont sera ci après parlé et avait par conséquent sortie sur la Rue Saint André , en face la maison du Sieur Girardin et sur la Rue des Trois Barbots par un passage couvert situé au dessous de l’ouverture du troisième Barbot. Ce passage couvert longe à droite un magasin (boutique de sabotier) occupé par le Sieur Maréchal et l’atelier de serrurerie du Sieur Fournier dont est parlé à la Rue des Trois Barbots et à gauche des écuries appartenant aussi au Sieur Maréchal . La petite cour et la cuisine ont été acquises en 1835 par le Sieur Leprêche du Sieur Pierre Bonnet . (22)

Vient ensuite la maison du Sieur Joseph Ducloux dit « Racine », boucher . Elle provient à ce dernier de la succession de son fils mineur Jules Ducloux , décédé tient récemment lequel, par représentation de Marie Ducloux , sa mère, l’avait héritée de son aïeul maternel Jean Mathieu Ducloux dit « Boumion ». Ce dernier l’avait acquise en 1861 de Hyacinthe Mativet , bourrelier , acquéreur lui même en 1845 de Charles Gillet , pharmacien , Rue des Juifs , lequel l’avait achetée en 1835 d’Antoine Thévenot , ancien huissier . Ce dernier l’avait acquise la même année de Pierre Bonnet , ancien propriétaire de la maison qui précède. (23)

La maison suivante appartenant au Sieur Jean Baptiste Bourgeois dit « Binérot », marchand de fers et quincaillier se compose d’une belle boutique de quincaillerie sur le devant, une chambre derrière, séparée de la boutique par un corridor dans lequel est établi l’escalier conduisant au 1erétage et par un cabinet noir se trouvant sous l’escalier. Cuisine derrière cette chambre, cour spacieuse ouvrant par une grande porte cochère dans la Rue Saint André , entre la maison actuellement décrite et celle ci de la Veuve Déron ci après et se prolongeant au midi derrière la cuisine pour commencer avec l’écurie se trouvant en rez de chaussée d’un 2ème corps de bâtiment situé en fond de la cour. (24)

Grand magasin de fers à côté de cette écurie et faisant face à la rue. Chambres nombreuses au 1erétage des deux {Bonnin page : 266} bâtiments. Belle cave. Cette propriété qui a été acquise en 1871 par le Sieur Bourgeois ci nommé et Eugène Maréchal , sa femme, du Sieur Philibert Leprêche , ancien ferblantier , est grevée de servitudes de vue sur la cour, au profit du Sieur Guilpain , boucher , Rue des Juifs et d’un droit de puisage du puits se trouvant dans la sur dite cour au profit de la maison Garsonnin située à l’angle de la Rue des Juifs et de la Rue Saint Martin , habitée par le Sieur Quétin , boulanger . Au fond du magasin de fers est une fenêtre donnant sur la cour du Sieur Cherrier , marchand de fers , Rue des Juifs , qui était anciennement une portion dans 3ème Barbot usurpé par les auteurs du celui-ci. (25)

Avant l’acquisition du Sieur Bourgeois cette propriété servait d’auberge depuis plus de trois siècles d’abord sous le nom d’ « Auberge de l’Oie  » puis sous celui de la « Croix Rouge  » et la grande cour communiquant avec celle de la maison voisine appartenant au Sieur Maréchal et avec la Rue des Trois Barbots . Le nom d’ « Auberge de l’Oie  » qu’elle portait anciennement lui provenait de ce que pendant plus de deux cents ans, elle avait appartenu à la famille Loison , de père en fils. Le Sieur Leprêche , vendeur du Sieur Bourgeois l’avait acquise en 1851 de Claude Menagé , propriétaire, demeurant Sarré commune de Sancergues qui l’avait acquise dix ans auparavant des héritiers du Sieur Louis Groslier Thuillier , marinier à Saint Thibault . Ce dernier l’avait lui même acquise vers 1815 ou 1820 de Denis Bernier et de Claudine Loison . Le 22 avril 1752, par acte passé devant Monsieur Jean Baptiste Grangier et François Préponnier , notaires à Sancerre, cette maison fut vendue par Claude Loison , marchand chaudronnier et Anne Leroux , sa femme, à Claude Loison le jeune, marchand cabaretier . A cette date, la maison « de l’Oie  » dépendait du Censif de Pesselières . Elle avait été arrenté (arrenter) le 12 décembre 1729 par Guillaume Loison , suivant acte reçu devant Maître Préponnier , notaire . Avant de passer de la maison suivante, je dois dire deux mots d’une chambre qui existait au dessus du magasin de fers du Sieur Bourgeois et aujourd’hui détruite. En dernier lieu elle servait de salle de café et antérieurement les propriétaires l’appelaient, sans savoir pourquoi, la chambre à Chiron . J’ai interrogé différentes personnes du quartier à l’effet de trouver l’origine de cette dénomination et personne n’a pu me donner de renseignements à ce sujet. A force de recherches, j’ai cependant trouvé dans les registres paroissiaux l’indice que je cherchais. Cette chambre a tout simplement été habitée au siècle dernier et à titre de location par le Sieur René Chiron , cordonnier et comme celui-ci avait fait un long bail les propriétaires d’alors avaient de leur côté par l’habitude de désigner cette chambre sous le nom de chambres à Chiron , nom qu’elle a conservé jusqu’en 1875. Depuis le commencement du siècle « l’Auberge de la Croix Rouge  » a été tenue par différents locataires tels que le Sieur Augustin Lormière qui était en même temps maréchal expert , les Sieurs Gogot , Borel , Barbaron , Alexandre Paul et Buchet dit « Gabirot ». (26)

A l’encoignure de la Rue Saint André et de la Rue des Juifs , se trouve la maison de la Veuve Louis Déron Vailly , habitée actuellement par le Sieur Abel Déron , son fils. Elle sera décrite à l’article de la Rue des Juifs . (27)

{Bonnin page : 267} Pour décrire le côté gauche de la rue et de la Place Saint André , je reviens prendre la première maison, au coin du Rempart des Augustins et de la sur dite rue. (28)

Cette maison qui appartient à la née Rose Turpin (dite «la Grande Génieur ») Veuve de Jules Semelet dit « Fenat », ancien recevoir d’octroi et menuisier , par suite d’arrangements faite avec ses enfants, lui provient de son dit mari qui l’avait acquise des héritiers de Mademoiselle Hortense Triboudet , rentière à Sancerre, laquelle l’avait recueillie dans la succession de son père Edme Triboudet dit « l’Amérique ». La petite portion qui fait le coin de la Rue et du Rempart a été construite il y a une vingtaine d’année seulement. (29)

La maison suivante appartient au Sieur Pierre Thirot Chabin , ancien cordier . Elle est habitée par son fils Henry Thirot Bernon dit « Ficelle », marchand grainetier et épicier . Un escalier en pierre établi entre cette maison et la précédente est commune entre les deux propriétaires. (30)

A la suite se trouve la maison de la Veuve Paul Mativet née Prellier , dans laquelle a été pendant longtemps tenue un cabaret portant pour enseigne : « Au Rendez-vous des Bons Enfants  ». (31)

(1) Sur l’emplacement des trois maisons Semelet , Thirot et Mativet s’élevait autrefois l’Église Saint Ithier , transférée de l’ancienne ville en cet endroit vers le commencement du 13ème siècle. Cette église qui avait donné son nom à la porte voisine ne subsiste guère que deux siècles c’est à dire jusqu’à la construction de la Chapelle des Augustins sur la Place Saint André . Le style de l’Église Saint Ithier n’est pas connu. Cependant un vestige ayant à ce sujet quelque importance a été trouvé tout récemment dans la maison Semelet , en creusant dans la cave. C’est un morceau de colonne cannelée de 70 à 80 cm de diamètre parfaitement conservé (voir plus loin à l’article du Château de Sancerre, ce qui a rapport à la primitive Église de Saint Ithier ). (32)

Un couloir appartenant au Sieur Michel Bernon sépare cette maison de la suivante. (33)

Une autre maison appartenant audit Sieur Michel Bernon depuis 1865 et situé au dessus du couloir dont vient d’être parlé est occupée par le Sieur Moulinier Chertier . L’atelier (atelier de clouterie) de celui-ci est sur la rue et la chambre d’habitation dans laquelle est un puits qui ne contribue pas peu à rendre cette pièce malsaine et humide se trouve par derrière l’atelier. (34)

Les maisons Thirot , Mativet et Bernon ont la même origine que la maison Semelet et ont été acquises comme celle-ci des héritiers de Mademoiselle Hortense Triboudet qui les avait recueillies dans la succession de son père Monsieur Edme Triboudet , « l’Amérique ». (35)

La maison se trouvait au dessus de la clouterie Moulinier est occupée par une boutique de tissus tenue par le Sieur Alexandre Charrue et elle appartient au Sieur Louis Panseron , boulanger , qui la tient de Luc Panseron , son père. (36)

Au coin de la rue et de la place se trouve la maison d’habitation du dit Sieur Louis Panseron , boulanger . La boutique (Boulangerie) est sur le devant, longeant la rue, la chambre du rez de chaussée longeant la place. Le fournil est au fond depuis une douzaine d’années. Précédemment il se trouvait sous la cave étant sous la boutique. Aujourd’hui cette cave sert d’habitation au Sieur Luc Panseron , fils coutelier , frère du propriétaire, qu’un goût trop prononcé pour la bouteille a réduit à la misère et à la dégradation. Le Sieur Louis Panseron tient cette maison de François Habert , bourrelier . (37)

La grande et belle maison située sur la Place Saint André , sur la gauche en montant, faisant face à la Rue du Trois Barbots et joutant au nord l’ancien Couvent des Augustins appartient actuellement au Sieur Michel Bernon , vigneron et fabricant d’huile , qui l’habite avec un locataire, la Sieur Ludovic Crochet dit « Benoni », qui y tient une Auberge portant pour {Bonnin page : 268} enseigne : « A La Croix d’Or  ». Cette maison est très importante comme logement et possède sont au rez de chaussée qu’au 1erétage des pièces nombreuses. Antérieurement à l’acquisition qu’en a faite en 1865 le Sieur Bernon des héritiers de Mademoiselle Hortense Triboudet , cette maison possédait un beau jardin par derrière, avec terrasse construite en juillet 1811 sur le Rempart des Augustins , en face le Chemin de Fontenay et une petite sortie par un escalier pratiqué à l’extrémité nord du jardin et conduisant sur la route. Ce jardin a été détruit par le Sieur Bernon . Il en a baissé considérablement le sol pour permettre aux voitures d’arriver derrière sa maison par une porte cochère ouverte dans le mûr de la terrasse et il y a construit une basse goutte adossée à son habitation pour y installer son huilerie . A partir du décès de Mademoiselle Triboulet jusqu’à l’acquisition de l’immeuble par le Sieur Bernon y sont restés comme locataires Messieurs Delevaux , entreposeur des tabacs Paris , Darnel , Decluny et Meugniot , conservateurs des hypothèques Mademoiselle Hortense Triboudet la possédait depuis 1830 ou 1831 comme héritière de son père Monsieur Edme Triboudet dit «l’Amérique », ancien changeur du Roi et ancien avoué qui fut officier municipal en 1794 et Maire de Sancerre, du 4 décembre 1815 au 1er juillet 1819. (38)

Petite Histoire :Confirmation des sancerrois pendant quatre jours pour l’Archevêque de Bourges

A la suite de la maison Bernon est une petite écurie en basse goutte appartenant à Monsieur Pierre Louis Bongrand , propriétaire et à Madame Anaïs Lejay , sa femme et affermée (affermer) au Sieur René Linier , cabaretier . Madame Bongrand la tient d’Alexandre Lejay , son père, qui l’avait acquise d’Augustin Lormière , maréchal expert et de Louis Elizabeth Bernier , son épouse. (39)

Dans le coin nord de la place est une cour sur le côté droit de laquelle est un grand bâtiment dont le rez de chaussée est habité par Mademoiselle Louise Mercier , rentière et Monsieur Emmanuel Bonnet avoué et le 1erétage par Monsieur Louis , inspecteur des écoles primaires. En face l’entrée est un autre bâtiment servant de magasin ou bûcher . Derrière le 1er bâtiment est un immense jardin joutant le Rempart des Augustins , dont une partie est ordinairement cultivé en plantes fourragères. En pénétrant dans ce jardin on trouve sur la droite une petite construction en briques, édifié depuis une {Bonnin page : 269} dizaine d’années et dans laquelle habitait tout récemment un professeur du Collège (Collège Communal) nommé Monsieur Martin . (40)

Petite Histoire :Ouvrier maçon enseveli durant deux jours dans un puits

Une grande porte cochère ouvrant proche la cour du Sieur Bernon dont est parlé d’autre part, permet de communiquer au jardin au Rempart des Augustins . Le tout appartient à Monsieur Jules Savignat , percepteur à Saint Martin d’Auxigny et au Sieur Victor Habert , marchand grainetier à Sancerre qui l’ont acquis d’Adolphe Desportes , maître plâtrier , vers 1867, celui ci l’avait acquise en 1842 de Monsieur Adolphe Balthazar Triboulet , propriétaire demeurant à Sancerre et depuis au Rochair près Bannay . Il la fit démolir l’année suivante et reconstruire telle qu’elle est aujourd’hui. Monsieur Triboulet la possédait depuis 1830. C’était avant la reconstruction faite par le Sieur Desportes une masure devenue presque inhabitable faute de réparation. (41)

En sortant de la cour de cette maison et rentrant sur la place, on trouve une belle maison à un étage à laquelle on accède par un escalier en pierre et appartenant à Monsieur Jules Habert , receveur à l’enregistrement , qui l’habite. Un jardin magnifique longeant celui de la maison précédente, aboutit également au rempart. Antérieurement à 1633 ce jardin s’appelait le jardin de Monsieur et appartenait aux Comtes de Sancerre. Une belle charmille le garantit du côté du nord contre le vent et les ardeurs du soleil. Le propriétaire actuel possédait ces deux immeubles indivisément avec son frère Alexandre Habert , ancien pharmacien , Rue des Trois Piliers et au devant seul propriétaire à la mort de ce dernier qui n’avait pas d’enfant. (42)

A la suite et faisant le coin de la place et de la rue, à gauche, est une maison n’ayant qu’un rez de chaussée avec mansardes, à laquelle on arrive aussi par un escalier, de pierre donnant accès sur la place. Cette maison qui a une devanture sur la Rue Saint André et en ce moment de cabaret (Cabaret de Monsieur Linier) et est occupée par le Sieur René Linier . Elle appartient à Monsieur Pierre Lainé Bongrand , propriétaire et à Madame Anaïs Lejay son épouse. Elle a la même origine de propriété que l’écurie dont il est question d’autre part. (43)

La maison qui suit et qui a également une belle devanture (magasin de rouennerie) sur la rue, avec 1erétage, appartient au Sieur Philippe Baf , marchand de rouennerie , qui l’habite. Elle est devenue sa propriété à la suite d’arrangements intérieures après la mort d’Aloïse Godinot , sa mère, entre Guillaume Baf , son père, et sa sœur {Bonnin page : 270} Madame Visseyre . Monsieur et Madame Guillaume Baf l’avaient acquise de Madame Mélanier Lejay Veuve Leclerc qui la tenait d’Alexandre Lejay , son père. (44)

La maison Bernon , l’écurie Bongrand , la cour, la maison, le magasin et le grand jardin de Messieurs Savignat et Habert Victor, la maison et le grand jardin de Monsieur Jules Habert . La maison des époux Pierre Louis Bongrand et celle du Sieur Baf comprennent tout l’enclos de l’ancien Couvent des Frères Ermites de l’ordre réformé de Saint Augustin , y compris la Chapelle de la Vicairie de Saint André qui leur avait été concédée comme on le verra ci-après. Ils proviennent tous, à l’exception de la maison Bernon , de Sieur Jean Habert , boucher et de Marie Raimbault , son épouse qui les tenaient des père et mère de cette dernière François Raimbault , marchand et Françoise Jallot , lesquels s’étaient rendus acquéreurs devant le district de Sancerre sous la révolution. Ces immeubles ayant été déclarés bien nationaux. (45)

La Chapelle de Saint André qui existait encore vers le commencement du siècle précédent se trouvait sur l’emplacement des maisons Baf , Bongrand et Habert Jules. Elle longeait place et la porte principale ouvrant dans la cour, à l’exposition du nord-ouest. Dans la maison Bongrand et Baf , on aperçoit encore l’emplacement de quelques fenêtres et de ferrures ayant servi à maintenir les vitraux. Le cloître et ses dépendances comprenaient un bâtiment de Monsieur Bernon celui-ci Messieurs Savignat et Victor Habert , et le magasin y afférent . Le jardin de ces derniers et celui de Monsieur Jules Habert comparaient le potager de l’établissement. (46)

Plan d’une partie du Quartier Saint André (47)

(48)

et indication de l’emplacement du Couvent des Augustins

(49)

Petite Histoire :Chapelle Saint André

A la suite de la maison Baf est une maison en assez mauvais état appartenant au Sieur Ambroise dit « Basile » Siguargant , menuisier qui l’habite et qui provient de Guillaume Siguargant , son père. (50)

Entre cet immeuble et l’Impasse de l’hôpital on trouve encore cinq maisons, savoir : (51)

Celle habitée actuellement par le Sieur Etienne Vincent Dhuit , bourrelier , appartenant au Sieur Étienne Semelet dit « Virgu », rentier , Rue des Trois Barbots depuis plus de 60 ans, (52)

Celle occupée par le Sieur Fulgent Picard , pâtissier , appartenant au même Étienne Semelet dit « Virgu » comme l’ayant acquise en 1876 des héritiers de Monsieur Eugène Supplisson et de Madame Césarine Bonnet , son épouse qui l’avaient eux mêmes acquise il y a vingt à vingt cinq ans de Silvain Thême , roulier à Sancerre et de ses héritiers. (53)

Une belle maison en pierre de taille, ayant une très large devanture (magasin de peaux) et appartenant au Sieur Louis Félix Girardin , marchand peaussier , qui en habite une partie, celle la plus rapprochée de la maison habitée par le Sieur Fulgent Picard . L’autre partie d’un petit magasin (magasin d’épicerie) et de quelque pièces d’habitation est affermé (affermer) à la Dame Héleine Vailly , Veuve de Louis Déron , épicière . Le tout a été occupé pendant longtemps parole Sieur Gabriel Habert , épicier , puis par le Sieur Girardin , propriétaire actuel, ensuite par le Sieur Étienne Bailly Girardin , son gendre à qui il a succédé tout récemment. Ledit Sieur Girardin la possède depuis1853 ou 1854, comme acquéreur d’Edmond Fromondeau , de Paris et Mademoiselle Victoire Panseron , rentière à Sancerre, lesquels en étaient propriétaire indivis comme héritière de leur tante Victoire Panseron Veuve de Pierre Bernier . Ces deux derniers y ont tenue eux-mêmes un magasin d’épicerie il y a 50 à 60 ans. Un passage ayant entré sur la rue conduit dans une cour située derrière le bâtiment et dans laquelle sont des magasins. (54)

Une autre maison habitée par le Sieur Alexandre Lauverjat dit « Large Moustache » ou « Ma Veste », menuisier . Il la possède depuis 1868 et elle lui provient de Michel Lauverjat son père, héritier lui même de son père Michel Lauverjat , lequel la possédait par acquisition faite en 1834 ou 1835 d’Antoine Dextré , boulanger à Paris , qui la tenait de Louis Raimbault , mercier à Sancerre. (55)

Enfin une autre maison qui fait le coin de l’Impasse de l’hôpital , dans laquelle elle se prolonge, et qui se trouve exactement en face la Rue des Juifs . Elle appartient à la Veuve de Léon Lauru née Leguay qui l’habite. Elle la tient de sa mère Marguerite Raimbault Veuve Leguay , héritière de Pierre Raimbault dit « Pantoufle », son père. {Bonnin page : 278} (56)