Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Rue du Puits des Fins


Rue du Puits des Fins ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ) (1)

Géolocalisation du lieu

La Rue du Puits des Fins comme à la Rue du Puits de Dieu , presque en face de ce puits, et se termine à la Place Saint André . La Ruelle de Chavignol la travers et la petite Rue de Puységur y aboutit. (2)

Étymologie du lieu

Elle doit son nom au puits se trouvant des l’impasse que l’on rencontre sur sa gauche en allant de la Ruelle de Chavignol à Saint André et au bas de la petite Rue de Puységur , lequel est désigné sous le nom de Puits des Fins (3)

Ceux qui lisent ce lignes se demanderont sans doute pourquoi ce nom de Puits des Fins nbsp;? Je leur donnerai immédiatement satisfaction. Il était déjà appelé de ce nom en 1500 (et probablement depuis longtemps déjà) parce-qu’il se trouvait au centre d’un pâté de maisons désigné sous le nom de Censif des Fins et circonscrit par la Rue Macdonald , depuis la Place Saint André jusqu’à la Rue de la Bertauche , par cette dernière rue, la Ruelle de Chavignol jusqu’au mur de ville. Ce mur jusqu’à la Porte Saint André , la Place Saint André depuis la porte jusqu’à la naissance de la Rue Macdonald . Chacun des immeubles compris dans ce périmètre payait un cens d’une certaine somme au Comte de Sancerre, comme étant aux droits des Religieux Bénédictins de Bonne Nouvelle d’Orléans J’ai eu l’occasion de voir le registre des revenus du comté pour l’année 1683 Le Censif des Fins y avait sa place à part et les droits seigneuriaux à payer par chaque immeuble y étaient indiqués d’une manière distincte. (4)

On sait que la Censive était une redevance que les vilains payaient argent comptant au Seigneur du lieu en vertu de l’axiome fiscal : Nulle terre sans Seigneur et un échange de la terre ou de l’immeuble que le maître du fief avait cédé antérieurement. Il est donc permis d’avancer que toutes les propriétés comprises dans le Censif des Fins avaient appartenu anciennement aux Religieux de Bonne Nouvelle d’Orléans , à caisse du prieuré de Saint Martin et que les maisons avaient été, au moins en partie construites par eux. (5)

A ceux qui plus curieux que les autres voudraient savoir pourquoi le Censif en question s’appelait le Censif des Fins, je répondrai qui Monsieur de la Tremblaisdans son ouvrage intitulé « Esquisses pittoresque de l’Indre », indique que le mot Fins vient de Finas, mot gallo romain qui signifiait limite de territoire. A Sancerre, il indiquait très probablement la limite des droits des Religieux de Bonne Nouvelle d’Orléans , avant bien cession de Censif au Comté de Sancerre. (6)

Dans un acte du 13 août 1729 reçu par Maître Préponnier , notaire à Sancerre, et contenant foi et hommage à la Princesse du Conti (Louise Élisabeth de Bourbon-Condé) Comtesse de Sancerre par Robert de la Fond , Seigneur de Pesselière, à cause de ladite Seigneurie qui relevait du Conté de Sancerre, ladite Rue du Puits des Fins est désignée sous le nom de Rue de la Charrue . {Bonnin page : 228} (7)

Détail du lieu

En pénétrant dans la Rue du Puits des Fins par la Rue du Puits de Dieu , on trouve sur sa gauche le jardin de Monsieur Louis Bongrand Lejay , actuellement loué à Monsieur Archambault , avoué . Ce jardin provient à Madame Bongrand née Alexandrine Lejay de son père Alexandre Lejay , qui le tenait lui même de sa mère la Veuve Louis Lejay .. (8)

La maison suivante forme à proprement parler deux corps de Bâtiments dont le premier joutant immédiatement le jardin Bongrand a un premier étage et plusieurs ouverture sur la rue avec un faux pignon sur le jardin, à l’exposition de l’ouest. Le second qui fait suite au précédent, à son toit très bas et n’a qu’une ouverture sur la rue à son extrémité, proche la propriété de la famille Bertrand dont il sera question ci-après. Un beau jardin formant terrasse du côté du Rempart des Abreuvoirs , où il sortie par un double escalier, se trouva derrière la maison. Le tout appartient à Madame Jeanne Lauverjat Veuve de Joachin Gonnaud depuis 1867 et lui provient de la succession de sa tante Madame Victoire Raimbault Veuve de Jean Judes Guesnon . Monsieur et Madame Guesnon l’avaient acquise en 1833 de Madame Catherine Jeanne Riemsdiek , Veuve de David Combe , ministre protestant de Sancerre. Cette maison a été habitée par tous les sur-nommés et elle contient aujourd’hui l’école protestante de filles dirigée par par Mademoiselle Charlotte Lauverjat , nièce de Madame Gonnaud . (9)

L’alignement du jardin Bongrand et de la maison Gonnaud est perpendiculaire au Rempart. La maison suivante, au contraire, y est parallèle. Elle est habitée par Mademoiselle Anne Bertrand et elle lui appartient indivisément avec Madame Joséphine Bertrand Veuve Guibert , propriétaire, demeurant à Sancerre, au coin de la Rue Macdonald et de la Rue de Lodève , sa sœur et Messieurs Ernest Bertrand , directeur des finances de la ville de Paris et Eugène Bertrand , employé au ministère des finances , ses deux frères, comme l’ayant recueillie avec père Joseph Bertrand , vérificateur des domaines à Sancerre, autre frère dans les successions de Joseph Bertrand , juge de paix et de Joséphine Amable Boutet , leurs père et mère. Ces derniers l’avaient acquise vers 1842 de Monsieur Pierre Frédéric Picard , receveur de l’enregistrement (receveur de l’enregistrement et des domaines) à Sancerre, lequel la tenait par succession depuis 1830 de Pierre Picard , son père, ancien receveur des domaines et conservateur des hypothèques de cette ville. Avant 1828, elle appartenait au Sieur Pierre Bonnet , propriétaire. Cette maison est certainement l’une des plus agréables de la ville. Une belle porte cochère donne accès de la rue dans une cour pavée à gauche de la quelle se trouve un bûcher très spacieux servant d’écurie. A droite est le bâtiment d’habitation ayant rez de chaussée et 1erétage et longeant la rue. Au dessous est un grand jardin ayant terrasse sur le Rempart des Abreuvoirs et une belle avenue de tilleuls en avant de cette terrasse. Au fond de jardin se trouve un petit pavillon ayant également vue sur le rempart et par derrière une basse cour ayant sortie sur la même promenade et à laquelle on arrive, du côté du jardin, par un escalier en pierre. (10)

Lorsqu’en 1853, le conseil municipal fit macadamiser les rues de la ville, des {Bonnin page : 229} travaux de nivellement furent faits sur le rempart. Au dessous de la terrasse de Monsieur Bertrand , en vue d’adoucir la pente des rampes conduisant d’une part à la Ruelle de Chavignol et d’entre part à la Rue de la Porte Serrure et de faciliter l’arrivage des voitures. Par suite des déblais opérés des crevasses se produisirent dans le mur de jardin Bertrand qui était déjà en très mauvais état de réparations et qui supplantant d’une façon menaçante pour le propriétaire et pour le public. Monsieur Bertrand s’adressa au Préfet pour lui signaler le fait et réclame à la ville 6000 francs de dommages intérêts en raison de la destruction probable de l’allée de tilleuls dont j’ai parlé plus haut et de la nécessité où il était de reconstruire son mur. Des experts furent nommés, lesquels, après examen des lieux, conclurent à ce que la ville fut condamnée à payer à la famille Bertrand 500 francs seulement de dommages intérêts, plus les frais faits s’élevant à 66 francs. Le conseil de Préfecture dans sa séance du 11 mars 1857, statua dans le même sens et la ville fut obligée de verser pour ce fait 566 francs, aux sur nommés, au mois de janvier 1859. (11)

Les jardins des maisons Gonnaud et Bertrand sont établis un peu en arrière des anciens murs de ville et c’est à peu prés vers la limite séparatrice de ces deux jardins que fut pratiquée en 1569 par l’artillerie de Sciana Martinengo , la grande brèche par où l’assaut fut donné à la ville. (12)

La maison qui suit la maison Bertrand et qui fait le coin de la Ruelle de Chavignol , appartient au Sieur Anselme Semelet Bonnet , tonnelier , surnommé « Titon »ou « Tête de Gourde ». Elle est séparée en deux logements. (13)

Le 1erqui joute l’immeuble précédant est actuellement occupé par Monsieur Justin Dubout , greffier de la justice de paix et l’était auparavant par Monsieur Thébault , percepteur de la réunion de Gardefort . (14)

L’autre qui fait le coin de la ruelle est habitée par la propriétaire et sa famille. Un escalier en pierre placé derrière la maison conduit dans une cour qui aboutit au Rempart et dans laquelle est construit, à gauche et proche la basse cour de la famille Bertrand , un petit bâtiment servant d’atelier au Sieur Semelet . Cette maison a été recueillie par celui-ci en 1867 dans la succession de ses père et mère François Semelet dit « Piton » et Anne Rosalie Naudet dite « Tête de Gourde », et elle provenait à cette dernière de succession faite en 1830 de son père Jacques Naudet , tonnelier , qui la possédait depuis longues années. (15)

Après avoir dépassé la Ruelle de Chavignol , on trouve une maison inhabitée ayant une façade de peu de largeur, mais s’étendait en profondeur le long de la Ruelle de Chavignol jusqu’au rempart. A la suite de la maison d’habitation, qui n’a qu’un rez de chaussée, et sur ladite Ruelle de Chavignol , sont une grange, une cour et un hangar, le tout en mauvais état. Le Sieur Jean Bourreux Deschamps , cultivateur à Sens Sens Beaujeu , qui possède cette maison et ses dépendances l’avait achetée en 1871, avec différentes pièces de terre situées dans la commune de Sancerre, du Sieur Étienne Lauverjat dit « Chandy », voiturier , moyennant le payement d’une rente annuelle et viagère de 800 francs et l’obligation de laisser le vendeur habiter l’immeuble. Cette rente ne fut pas payée longtemps, le Sieur Lauverjat étant décédé le 31 mars 1877. {Bonnin page : 230} Ce dernier la possédait depuis 1831 et la tenait de Madame Lesimple , fille majeure. En 1820, elle appartenait à Étienne Guillerault , couvreur . (16)

A la suite de la maison Bourreux sont : (17)

Une maison n’ayant qu’un rez de chaussée appartenant au Sieur Eugène Péloille Bouchard , vigneron , acquise en 1859, par Jacques Péloille , père du précédent de la Veuve et des héritiers d’Antoine Bailly dit « Pâté ». (18)

Celle des enfants mineures de Michel Cherrier et de Célestine Guilpain , leur provenant de leur aïeul Jean Charles Cherrier dit « Charly Cabane », qui l’avait acquise en 1849 de la Veuve François Dion , de Fontenay . (19)

Un magasin au Sieur Alexandre Lauverjat dit « Ma Veste », menuisier , Rue Saint André . (20)

Une maison à la née Marianne Godard Veuve de Jean Boulay , provenant d’acquisition faite pendant son mariage, vers 1834, de Pierre Guérin , tonnelier et chantre de la paroisse lequel l’avait hérité de Pierre Guérin et d’Aimé Moreux ses père et mère. (21)

Un magasin appartenant au Sieur Siilvain Marnier , Marchand de vin en gros,lui provenant dudit Pierre Guérin . (22)

A la suite de ce magasin se trouvent l’impasse et le Puits des Fins (23)

En pénétrant dans cette impasse, on longe d’abord sur sa gauche le magasin dont on vient de parler, puis en faisant face au midi on trouve une maison à Suzanne Pellé Veuve de Jean Baptiste Pouillot dit « Mastoc », dont la porte est à l’aspect du couchant. Vis à vis cette porte est l’entrée d’une autre maison appartenant au Sieur Joseph Maglaire Chigot dit « le Devoir », tonnelier . (24)

En revenant vers la rue, on trouve le pressoir (pressoir à vin) de Monsieur Jean Léon Raimbault propriétaire à Paris , Rue du Saints Pères, n°21, au devant duquel est le Puits des Fins Ce pressoir (pressoir à vin) qui était un fief du Comté de Sancerre (Censif des Fins) appartenait en 1704 à Suzanne Favoy Veuve de Samuel Roy et à Jean Poupardin . En 1692, il appartenait à Valérien Clément . Il était grévé au profil du Comte de Sancerre , étant aux lieu et place des Religieux de Bonne Nouvelle d’Orléans de 15 sols de rente et d’un denier de cens. (25)

A la suite du pressoir (pressoir à vin) et jusqu’à la rue, est le mûr de la cour de la maison suivante laquelle se trouve précisément en face la Rue Puységur et est habitée actuellement par Monsieur Charles Aragon , rentier . Le pressoir (pressoir à vin) dont est ci-dessus parlé ainsi que la présente maison et le jardin qui se trouve derrière et qui joute le Rempart des Abreuvoirs appartenant audit Jean Léon Raimbault comme les ayant recueillis dans la succession de Jean Henry Raimbault , son père, héritier lui même de Pierre Henry Raimbault dit « Descallées ». (26)

Viennent ensuite : La maison du Sieur Étienne Moindrot Leduc , vigneron , lui provenant d’acquisition faite des héritiers d’Élisabeth Feuillault épouse de Jean Baptiste Pouillot et recueillie par elle dans la succession de Vincent Feuillault , son père. (27)

L’écurie du Sieur Adolphe Laroche aubergiste Place Saint André , acquis en 1865 des héritiers de Jacques Descombes . (28)

Une maison au Sieur François Chenuet dit « Cheniol  », cordier , barbier et marchand de faïence . {Bonnin page : 231} Place Saint André , habitée par la née Élisabeth Guillaumot et provenant à Chenuet par sa femme née Anne Thirot de Jean Baptiste Thirot dit « Cadet », lequel l’avait acquise en 1572 de Jean Michaud , fabricant de chandelles à Cosne (Cosne sur Loire). (29)

Une écurie, un magasin et une grande maison faisant le coin de la Place Saint André le tout appartenant au Sieur Silvain Marnier . Cette dernière maison sera plus amplement désignée à l’article de la Place Saint André , en est sa façade. (30)

L’autre côté de la rue, c’est à dire le côté droit à partir de la Rue du Puits de Dieu , comprend de cette rue à la Ruelle de Chavignol . (31)

La maison Abonnet décrite Rue du Puits de Dieu , (32)

Les cour et jardin de la maison Léchelon décrite à la même rue. (33)

Enfin une cour, une écurie, une maison d’habitation n’ayant qu’un rez de chaussée et une grange un vinée appartenant au Sieur Jean Baptiste Napoléon Biquin dit « le Mulet » et à Anne Ducloux , sa femme. Le tout provient à cette dernière de la succession de son père François Ducloux dit « By Bournion ». (34)

De la Ruelle de Chavignol à la Rue de Puységur on trouve : (35)

Une vinée , un jardin et une maison d’habitation, derrière la quelle est un petit magasin , appartenant au Sieur Vincent Péloille Robineau , surnommé « Sept Dieu » ou « Les Cannes ». Le tout provient à ce dernier d’échange fait en 1872 avec son frère Louis Péloille dit « Sadet », héritier en 1867 de Jacques Péloille dit « le Berlu », vigneron et d’Élisabeth Habert , ses père et mère. Cette dernière l‘avait recueilli dans la succession d’Augustin Habert dit « la Potée », son père, cabaretier , qui l’avait acquise d’un Sieur Gabriel Habert . (36)

Une maison dans laquelle était autrefois exploité un four à cuisantes , appartenant au Sieur Louis Péloille dit « Sadet » vigneron et lui provenant d’échange fait en 1872 comme il aient d’être dit, avec son frère Vincent Péloille , qui l’avait acquise la même année de Jean Baptiste Balland dit « le Fou », fournier et de Louise Pouvesle , sa femme, acquéreurs eux mêmes en 1844 de la Veuve Jean Pierre Gaudin qui la possédait antérieurement à 1820. Sous cette maison et proche le coin de la Rue de Puységur est l’entrée d’une cave appartenant au Sieur Pierre Henry Thirot dit « Fiselle », marchand grainetier Rue Saint André . Cette cave, ainsi que les bâtiments s’étendant sur le côté droit de la Rue de Puységur , en montant, jusqu’à l’Impasse de Pesselières appartenant au même propriétaire, je donnerai leur origine de propriété et leur description lorsque j’en serai à l’ancien Hôtel de Pesselières , dans la Rue Macdonald . (37)

Entre la Rue de Puységur et la Rue des Trois Portes se trouvent : (38)

Une maison au Sieur Isidore Montgarin , carrier , acquise en 1872 par ce dernier des époux Balland Pouvesle , sur nommée, acquéreurs aux mêmes en 1858 des héritiers de Narcisse Pignault et provenant à ce dernier de Simon Pignault , son père, qui y avait aussi exploité un four à cuisantes . (39)

Une maison à la née Suzanne Millet , tripière (tripier), Veuve de Jean Baptiste Gauthier dit {Bonnin page : 232} « Cabasson », vidangeur et provenant aussi de la Veuve Gaudin , sur nommée. (40)

Un maison appartenant à Henri Moreux Leduc , vigneron , acquise de Théophile Habert , horloger , héritier de Jean Habert , son grand-père. (41)

Une cour commune entre la maison ci-dessus, et le Sieur André Leclerc , cordonnier , Rue Macdonald , au fond de laquelle, sur la droite, est une grange au Sieur Henri Moreux et sur la gauche le bâtiment d’habitation du Sieur Leclerc . (42)

Enfin un autre maison appartenant à ce dernier et qui sera décrite Rue des Trois Portes , où elle a son entrée. (43)