Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Rue du Méridien


Rue du Méridien ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ) (1)

Étymologie du lieu

La Rue du Méridien qui s’appelait autrefois Rue du Cadran tire son nom du {Bonnin page : 209} cadran solaire qui est placé dans cette rue, à l’angle ouest du Clocher et qui porte la date de 1568. (2)

Géolocalisation du lieu

Elle commence au point de réunion des Rues de la Porte Serrure , du Pavé Noir et de la Croix de Bois et se termine à la Place Saint Jean ou de l’Église. (3)

Détail du lieu

La maison qui fait le coin des Rues de la Croix de Bois et du Méridien est habitée actuellement par Monsieur Charles Archambault , avoué à Sancerre. Elle appartient aux mineurs Paul Louis et Henry Claude Gay Lugny , fils naturels inconnu de Paul Gay Lugny , comme l’ayant recueillie par représentation de leur père dans la succession de Monsieur Jean Baptiste Gay Lugny , leur aïeul, propriétaire à Humbligny et anciennement avocat à Sancerre, époux de Madame Laure Clérault . Monsieur Gay Lugny l’avait acquise de la mineure Marie Clérault , sa nièce, qui était fille et unique héritière de Monsieur Henry Clérault , notaire à Sancerre. L’étude de ce dernier était dans la pièce où se trouve actuellement celle de Monsieur Archambault . C’est à dire dans la chambre du premier étage ayant deux fenêtres dans la direction de la Porte Serrure et une du côté de la Rue du Pavé Noir . Son cabinet particulier était à côté, proche la maison suivante. Monsieur Henry Clérault l’avait recueillie dans la succession de Monsieur Pierre Charles Clérault , aussi notaire , son père, lequel l’habita et y eut également son étude pendant longtemps. Elle provenait à ce dernier du chef de sa femme, née Sarton , de Monsieur Jacques Sarton , son beau père, aussi notaire , et qui fut président de l’administration municipale du canton de Sancerre en 1796 et maire élu de la ville de Sancerre du 28 juin 1800 au 14 mai 1811. Monsieur Sarton habita peu de temps cette maison et se retira dans celle qu’il venait d’acquérir de Madame Dagoret Desgravières Rue Saint Denis (actuellement maison Julien Quillier ). J’ignore quels ont été les propriétaires antérieurs à Monsieur Sarton , mais j’ai tout lieu de croire que c’étaient des Duguay . Car à la fin du siècle dernier la maison ci-dessus était encore appelée « la Duguée ». En 1729 elle était désignée sous le nom de maison de « la Sabarderie ». (4)

La maison qui suit, toujours à droite, en montant, appartient au Sieur Charles Gressin , sacristain et fossoyeur du cimetière catholique et celle est élevée de deux étages. Le rez de chaussée est occupé par deux locataires les sieurs Paul Semelet dit « Fenat », menuisier et Louis Panariaux dit « Nertauchon », cordonnier . Le 1er et le 2ème étage sont occupés par d’autres locataires. Cette maison a été acquise par le Sieur Gressin vers 1864, du Sieur Henry Habert , boucher , Rue des Juifs , qui l’avait héritée de son père Claude la Montagne Habert dit « Tagne », boucher , qui demeurait et est décédé dans la maison suivante. Celui-ci l’avait acquise en 1839 des héritiers de Monsieur Charles Auger , ancien avoué , qui demeurant, en son vivant, dans la Rue de la Croix de Bois . (5)

On rencontre ensuite une maison n’ayant qu’un rez de chaussée sur la rue appartenant au Sieur Pierre Péloille Pouillot dit « Henry Pyat », vigneron , qui lui provient d’acquisition faite en 1869 des héritiers de Claude la Montagne Habert , sur nommé et d’Agnès Cassier , son épouse. En 1823, ces deux derniers y exerçaient déjà la profession de bouchers . {Bonnin page : 210} (6)

Petite Histoire :Histoire du Presbytère catholique

Le Clocher ayant déjà été décrit avec l’Église Saint Jean , il n’y a pas lieu de s’en préoccuper ici. (7)

Le bâtiment qui fait le coin de la Rue de la Porte Serrure et de celle du Méridien est une remise et magasin appartenant aux mineurs Paul Louis et Henry Claude Gay Lugny propriétaires de la maison d’en face. Il a la même origine jusques et y compris Monsieur Pierre Charles Clérault , mais avant celui-ci, en 1810, il appartenait à Solange Gaucher Veuve Mollas et il provient à cette dernière des Gaucher , marguilliers de la paroisse sans Messieurs les Curés Serais et Poupard . (8)

La deuxième maison qui appartient au Sieur Charles Gressin , sacristain , fabricant de cercueils et fossoyeur , est habitée par lui et sa famille. Deux chambres et un cabinet sur le devant et une chambre par derrière composent toute l’habitation. Une petite cour à la suite du bâtiment conduit à l’atelier du Sieur Gressin . En 1752, ce bâtiment n’était pas habité. C’était un cellier appartenait au Sieur Pierre Dousset . Antérieurement à 1829, il appartenait au Sieur François Perroy , cardeur en laine et il fut vendu. Cette année là à François Thomas dit « Serette », fille majeure, qui la fit approprier pour s’y loger. A la mort de celle-ci, arrivée en 1851, la maison fut revendue par ses héritiers au Sieur Gressin sur nommé. (9)

La propriété qui suit la maison Gressin s’étend jusqu’à la maison qui a été décrite la première à l’article de la Place Saint Jean en de l’Église et qui a un pignon avec rampe en pierre de taille donnant sur la place, proche le Clocher . (10)

C’est une des propriétés les plus agréables de la ville. Maison spacieuse et commode, cave magnifique, greniers superbes, terrasse, jardin d’une grande étendue ayant sortie non seulement pas la Rue du Méridien , mais encore par les Rues de la Porte Serrure et de Chavignol , vue splendide sur la chaîne de montagnes du Sancerrois. Rien ne manque à cet immeuble qui appartient à Monsieur Quillier (Napoléon Quillier-Decencière) Napoléon, notaire et qui est habité par lui. En voici la description : (11)

Immédiatement après la maison Gressin se trouve une porte cochère donnant accès dans une cour où sont l’écrite, la remise, le bûcher et l’entrée du jardin. Après avoir dépassé le coude formé sur la rue par cette porte et le surplus de la propriété, se trouve une terrasse construite depuis un siècle peut être sur la quelle s’ouvrent une porte de la cuisine, celle de la salle à manger, celle du cabinet de Monsieur Quillier (Napoléon Quillier-Decencière) et celle d’une sorte de petite serre que se trouve à l’exposition du midi. Entre ces deux dernières portes est une fenêtre de l’étude. Avant la construction de cette terrasse la porte principale de la maison s’ouvrait non en face le Clocher comme aujourd’hui, mais en face la maison du Sieur Gressin habitée par le Sieur Panariaux , cordonnier , c’est à dire presque vis à vis l’angle saillant formé en cet endroit par la rue. La porte existe encore dans le mur et il est facile de se rendre compte de son {Bonnin page : 214} emplacement. Ce ne fut qu’à l’époque où la maison présentement décrite et l’ancienne maison Laurent qui la joute au nord. Est furent réunies dans la même mais que l’entrée fut transféré vis à vis le Clocher . (12)

A la suite de la terrasse se trouve la maison d’habitation de Monsieur Napoléon Quillier (Napoléon Quillier-Decencière) qui se continue en suivant la rue jusqu’à l’ancienne maison Laurent . Deux grands pignons ayant des rampes en pierre de taille avec des espèces de crochets renversés sont l’un à l’exposition du midi et l’autre à celle du nord. (13)

Petite Histoire :Une maison à créneaux en 1870 lors de l’invasion prussienne

Je ne saurais dire à qui appartenant la maison Quillier en 1654, je sais seulement qu’à cette époque elle était occupée depuis plusieurs années à titre de location par Monsieur Guillaume Gourru , curé de Sancerre et que les habitants cathodiques payaient un loyer annuel de quarante livres au propriétaire. C’est de là que Monsieur le Curé Gourru alla habiter le Logis de Saint Père aujourd’hui la Sous-Préfecture . (14)

En 1752, elle appartenait au Sieur Jean Boulin , tonnelier qui la revendit à une association religieuse dont il ne m’a pas été possible de découvrir le nom. Monsieur Poupard dans son histoire de Sancerre, ne parle que des sœurs qui saignaient les malades à l’Hôpital (Hôtel Dieu) lequel était alors établi sur l’emplacement de l’Hôtel de Ville actuel et de Sœur de Notre Dame de la Miséricorde installées dans leur établissement de la Rue Basse des Remparts . Toujours est-il que ce bâtiment et ses dépendances furent à la révolution de 1793. Confisqués comme bien national et vendus au profit de l’État à Monsieur Guillaume {Bonnin page : 215} François Lepiot , ancien apothicaire . L’acte de vente que Monsieur Quillier (Napoléon Quillier-Decencière) a bien voulu me communiquer porte l’indication que l’immeuble vendu était avant la Révolution occupé par des Religieuses. Mon avis est que les religieuses qui desservaient l’Hôpital (Hôtel Dieu) ne pouvaient se loger dans cet établissement à case de son exiguïté elle habitaient la maison Quillier et allaient à tous de rôle passer une journée et une nuit à l’Hôpital (Hôtel Dieu) pour prodiguer leurs soins aux malades avec l’assistance des infirmières attachées à l’établissement. C’est la seule hypothèse admissible. (15)

Depuis sa confiscation comme bien national jusqu’à l’acquisition de Monsieur Lepiot . Cet immeuble fut occupé par le Sous-Préfet de l’arrondissement. (16)

Monsieur Lepiot y décéda en 1821 et Madame Suzanne Meunier sa femme et commune en biens la posséda jusqu’à sa mort arrivée le 7 janvier 1831 en communauté avec sa fille, Madame Louise Elisabeth Lepiot , épouse de Monsieur François Symphorien Regnault , officier de santé . En 1842, Monsieur Symphorien Regnault , fils de les deux derniers, Procureur du Roi (procureur du Roy) à Sancerre, appelé commencement le bossu Regnault , à cause de sa gibbosité très prononcée, en devint possesseur en qualité d’héritier de sa mère. Il l’habita jusqu’à sa mort arrivée le 23 octobre 1850. (17)

De cette époque jusqu’en 1860, elle fut habitée par différents locataires tels que Monsieur Guillot , procureur de la République , puis Président du tribunal Monsieur Martinet , percepteur de la réunion de Sancerre, Monsieur Martin , percepteur de la réunion de Gardefort , Monsieur Deuradière , Juge au tribunal . (18)

Elle fut acquise la dite année 1860 par Monsieur Napoléon Quillier (Napoléon Quillier-Decencière), notaire qui vient l’habiter le 24 juin même année. (19)