Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Histoire du Presbytère catholique


Histoire du Presbytère catholique ( Présent dans )(1)

Le Presbytère catholique se trouve entre la maison Péloille dont il vient d’être parlé de la cloches de l’église Saint Jean . Il se compose actuellement : (2)

Vu de l’extrémité ouest de la Place Saint Jean , le logis curial est de l’aspect le plus disgracieux. Du jardin, au contraire il a une très belle apparence. Il est du reste très spacieux et très commode. Au rez de chaussée, en entrant dans le grand corridor qui partage la maison en deux parties égales, on a, à sa gauche le salon et une petite pièce y attenant et à sa droite la salle à manger qui communique avec la cuisine et derrière laquelle est l’escalier conduisant aux étages supérieures. Au 1er étage sans deux chambres et deux cabinets et au second trois chambres et un cabinet. Petit grenier au dessus du tout. (8)

Le presbytère de Sancerre a été édifié en 1874-1875 sur l’emplacement de vieux bâtiments dont Monsieur l’Abbé Pény , chanoine honoraire du diocèse et ancien curé de Sancerre, avait fait don à la fabrique (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre) suivant acte du 22 juin 1871, passé devant Monsieur Rougeat , notaire à Bourges . Les travaux adjugés le 6 avril 1874, au Sieur François Rotillon se sont élevés à 22681 francs. Cette dépense a été converti, savoir : (9)

Monsieur le Curé Chaumereau a pris possession du nouveau presbytère le 23 juin 1875 et pendant l’année qu’eut duré les travaux, il habitait le 1er étage de la maison Abonnet située au coin de la Rue du Puits de Dieu et de la Rue du Puits des Fins , pour la location de laquelle il était payé six cents francs dont moitié à la charge de la fabrique (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre) et moitié à la charge de la commune. (14)

Comme on vient de le voir, l’ancien Presbytère (Ancien Presbytère catholique) était proche l’église. C’était un bâtiment d’assez chétive apparence, ayant toutes ses ouvertures au couchant et d’une insalubrité tellement grande en raison de l’humidité qui régnait dans la ruelle séparant l’Église du {Bonnin page : 211} bâtiment que Messieurs les curés Pény et Caby y contractèrent des infirmités graves. Les meubles pourrissaient sur place et le salpêtre était ramassé à pleines mains sous les lits. Au rez de chaussée était d’abord une petite salle à manger proche le Clocher , à la suite une pièce servant de salon ayant exactement les mêmes dimensions que le salon de la Cure actuelle. Venaient ensuite la chambre à coucher de Messieurs Pény et Caby et un petit cabinet de toilette, lesquels étaient éclairés par deux fenêtres donnant sur un petit jardinet séparant ces pièces de la sacristie . Près de la chambre de Monsieur le Curé se trouvait l’entrée de la cave et l’escalier conduisant au 1er étage et au grenier. (15)

Au 1er étage étaient trois chambres. (16)

La 1ère en arrivant sur le palier était désignée sous le nom de chambre de Monseigneur, parce que l’Archevêque s’y installait lors de ses visites dans le Sancerrois. C’était la plus belle pièce de la maison, mais je dois dire pour rendre hommage à la vérité qu’elle était assez mesquine et qu’il n’était pas toujours facile d’y allumer du feu à cause de la fumée qui rabattait dans le corps de cheminée (cet inconvénient était du reste commun à toutes les pièces de la maison). Elle était éclairée par une fenêtre ouvrant sur le petit jardinet et se trouvait exactement au dessus de la chambre de Monsieur le Curé. (17)

La 2ème pièce était séparée du mur de façade par un passage conduisant à la 3ème chambre sur lequel était son entrée. Elle n’avait pour vue et pour unique horizon que le mûr de l’église qui se trouvait à 70 ou 80 centimètres de la fenêtre, laquelle ouvrait sur la ruelle. C’était la chambre du vicaire . A deux heures après midi, il n’y faisait plus jour. Une fois entrée dans son réduit, le vicaire était séparé entièrement du reste des vivants,. Il ne voyait rien, il n’entendait rien et il pouvait se livrer à la méditation et à la préparation de ses sermons sans craindre d’être troublé. Cette chambre était comme de réputation par tous les Prêtres du diocèse. Les vicaires envoyés à Sancerre par l’autorité ecclésiastique étaient considérés par leurs collègues comme disgraciés et je ne voudrais pas assurer que la crainte d’être obligé d’habiter un jour ce cachot n’ait pas détourné la vocation de quelque lévite. Pour égayer un peu le paysage, un vicaire Monsieur Augonnet qui fut depuis Curé de Verdigny , fut blanchir d’un lait de chaux le mur de l’église, vis à vis sa fenêtre, et comme il peignait parfaitement il s’amusait à produire de temps en temps quelques sujets pour charmer ses loisirs. Monsieur Chaumereau , Curé actuel, l’habita, en raison de l’insalubrité de la chambre de ses prédécesseurs, jusqu’à l’époque où le bâtiment fut démoli. Il y avait fait des modifications importantes, en transportant le corridor qui longeait le mûr de façade du coté opposé, c’est à dire du côté de l’église. (18)

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La 3ème chambre qui se trouvait au dessus de la salle à manger était éclairé sur la cour. (20)

Un grenier régnait sur le tout. La petite salle de bains dont j’ai parlé en décrivant la Cure actuelle servait alors de cuisine et communiquait avec la salle à manger. Cette cuisine a été construite par Monsieur Pény et à ses frais et il n’a jamais pu obtenir, malgré ses réclamations réitérées, le remboursement par la ville des 800 francs que cette construction lui avait coûté. En face la maison, c’est à dire à peu près sur l’emplacement de (21)

{Bonnin page : 211 additif} (22)

Photo Caby , ancien Curé de Sancerre vicaire Général à Bourges (23)

{Bonnin page : 212} cuisine de la Cure actuelle se trouvait un petit bâtiment ayant eu la même destination jusqu’à l’époque ou Monsieur Pény fit construire celle dont je viens de parler. A la suite et dans le même alignement étaient les lieux d’aisances et au magasin ou écurie. En face la porte d’entrée et reliant ces dernières constructions au bâtiment d’habitation s’en trouvait un autre en logeait la domestique . Le dessous était un passage qui communiquait au jardin et à la sacristie . (24)

La cave qui se trouvait sous la maison a été conservée lors de la démolition de l’immeuble, puis cimentée et convertie ou une citerne qui se trouve encore en milieu, du jardin. (25)

Les vieux bâtiments donnés à la fabrique (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre) par Monsieur le Curé Pény , provenaient à ce dernier, savoir : pour la partie qui juste la maison et le jardin Chamaillard d’acquisition faite le 20 décembre 1865, suivant procès verbal d’adjudication reçu par Maître Julien Quillier , notaire à Sancerre, de Michel Cassier , charcutier et de Célestine Rouzé , son épouse,. Le Sieur Michel Cassier l’avait recueillie dans la succession de Pierre Cassier dit « Tesson », son père, décédé le 9 décembre 1865. Ce dernier l’avait acquise plus de vingt ans auparavant de Jean Joseph Lauverjat dit « Bitaud » qui l’avait héritée d’Étienne Lauverjat et son père. Elle provenait à Étienne Lauverjat d’acquisition faite de Paul Habert qui l’avait acquis d’Étienne Leclerc , acquéreur lui même de Jacques Leclerc , voiturier par terre, par acte passé devant Maître François Jarry , notaire à Sancerre le 12 septembre 1683, moyennant 400 livres et à la charge de payer les droits seigneuriaux qui pouvaient gréver cet immeuble et les rentes foncières dues à l’abbaye de Chalivoy . (26)

Monsieur Pény avait acquis vers 1851 la portion joutant la Rue du Méridien du Sieur Jean Joseph Lauverjat sur nommé et il est probable qu’elle avait la même origine de propriété que ci-dessus. (27)

L’ancien Presbytère (Ancien Presbytère catholique) avait été acquis le 11 avril 1827, suivant acte reçu par Maître Clérault père, notaire à Sancerre par la ville de Sancerre autorisée suivant ordonnance royale du 22 mars précédent, d’Étienne Jolivet , vétérinaire et d’Hélène Solange Evezard son épouse, moyennant 13250 francs. Les époux Jolivet s’en étaient eux-mêmes rendus acquéreurs le 13 août 1813, par acte passé devant Maître Baudet , notaire à Sancerre, de Marie Fleury Veuve de Charles Theurier , marchande fripière , François Theurier , marchand boucher , demeurant tous deux à Sancerre, Charles Theurier , marchand de bois , demeurant à Châtillon sur Loire et Claude Theurier , capital au 2ème régiment d’artillerie à pied, moyennant 3000 francs. Les époux Charles Theurier avaient acquis cette maison de Louis Simon , employé dans les fermes du Roi, demeurant à Paris , Grande Rue du Faubourg du Raule, paroisse Saint Jacques et Saint Philippe suivant acte reçu par Maître Girault , notaire à Saint Satur le 22 janvier 1784. Le Sieur Simon l’avait recueillie dans la succession de Marie Jeanne Simon , sa sœur, Veuve du Sieur Jean Clément , greffier à Chatillon sur Loire . Il avait acquis le droit de puisage au puits se trouvant sous la maison (et qui est actuellement commun avec le Sieur Pierre Péloille {Bonnin page : 213} propriétaire de la maison précédente) d’Étienne Leguay , ancien boulanger et de Suzanne Duguay , sa femme par acte reçu Sarton , notaire à Sancerre, le 24 vendémiaire an 4. (28)