Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Rue de la Porte César


Rue de la Porte César ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ) (1)

Géolocalisation du lieu

La Rue de la Porte César qui conduit de la Place de la Halle à celle de la Porte César , commence, du côté droit, à ladite Place de la Halle et du côté gauche à la Rue de l’Égout . (2)

Étymologie du lieu

Elle tire son nom du voisinage de l’ancienne porte de ville appelée la Porte César , vers laquelle elle tend. (3)

Détail du lieu

La 1ermaison, à droite, qui fait le coin de la Place de la Halle et sur le flanc à laquelle se trouve une tourelle la petite construction à la suite, la cour dans laquelle on pénètre par une porte cochère, ont déjà été décrite à l’article de la Place de la Halle . Le tout appartient à Monsieur Jean Michel Guet Girault , rentier à Saint Satur . (4)

Les deux maisons qui suivent n’en formaient vers 1820 qu’une seule qui appartenait à Pierre Joseph Raimbault , bourrelier et à Françoise Bonnet , son épouse. Elle fut partagée en deux portions vers 1837 ou 1838. (5)

La 1erqui joute la cour de Monsieur Guet Girault au sud, échut à Madame Louise Marguerite Raimbault épouse de Jean Jules Quétin tourneur sur bois . Elle est aujourd’hui la propriété de la fille de cette dernière Madame Adèle Quétin , couturière , épouse de Désiré Camille Bouillault , menuisier . (6)

La 2ème qui joute le grand passage conduisant de la Place de la Porte César au Château, échut à Joseph {Bonnin page : 334} Raimbault et passa vers 1844 entre les mains de Madame Marie Jeanne Habert Veuve d’Henry Lauverjat , plus connue sous le nom de « Madame Flamand », qui la fit reconstruire. A la mort de celui-ci, son neveu le Sieur Philippe Clermontet et autres héritiers la vendirent au Sieur Pierre Habert dit « coco », ancien tanneur et ancien agent de police , lequel après avoir fait établir au rez de chaussée une devanture pour y installer un magasin de faïence et verrerie , vint l’habiter avec sa famille. (7)

La première maison à gauche, qui joute la Rue de l’Égout sur la moitié de la longueur de ladite rue, appartient à Étienne Frelat , chiffonnier . Faute de réparations, elle est en assez mauvais état. Elle a pignon sur rue et les arcades que l’on aperçoit encore sur son flanc ouest, dans la Rue de l’Égout , attestent son ancienneté de la manière la plus évidente. Il est certain du reste qu’elle était déjà habitée en 1660 par Monsieur Pierre Duboys du Guénetin, avocat . En y pénétrant aujourd’hui, il est bon de se munir d’un flacon d’odeurs. Les tas de vieux chiffons, de vieux os, de vieux papiers, qui sont accumulés dans tous les coins n’exhalant pas précisément le goût de la rose. En sortant de cette maison, il est utile aussi de changer de vêtements le plus promptement possible si l’on veut se garantir de la piqûre de certains insectes qui vous envahissent aussitôt que vous y avez mis le pied et qui ne vous laissent ni trêve ni repos tant que vous ne vous en êtes pas débarrassé. Le Sieur Frelat s’est rendu acquéreur de cette maison en 1859 ou 1860 de Mesdames Aline Lauverjat femme Hugret , Jeanne Lauverjat Veuve Gormaud , et de Messieurs Jules et Eugène Lauverjat , héritiers de leur sœur Suzanne Joséphine Lauverjat épouse de Monsieur Alexandre Habert , pharmacien . Cette dernière la tenait par succession de son père Étienne Lauverjat , tonnelier . (8)

Le surplus de la rue est occupé par un vaste bâtiment ou plutôt un assemblage de bâtiments ayant appartenu comme on le verra plus loin à un seul propriétaire et comprennent aujourd’hui trois logis distincts. (9)

Le 1erlogis qui joute la maison ci-dessus au couchant et au nord, est située au fond d’une cour à laquelle on accède par un porte cochère. Il comprend de nombreuses pièces d’habitation occupées par la propriétaire actuelle, Mademoiselle Adèle Fouquet , rentière . A son locataire, Monsieur Clavel , ministre protestant . (10)

Le 2ème logis, occupé aujourd’hui par la Veuve Félix Lauru , née Guillaumat , fripière, appartient au Sieur Édouard Duriez , peintre Place de la Halle , qui doit d’ici peu aller l’habiter. Il provient à ce dernier d’acquisition faite cette année même du Sieur Jean Ballutaud , bonnetier et de Virginie Semelet , son épouse, demeurant actuellement à Vichy (Allier) et antérieurement dans la maison présentement décrite. (11)

Le 3ème logis qui joute à l’est la Rue de la Porte César , au nord la Place du même nom et au couchant la Rue Fangeuse , appartient au Sieur Valentin Gaucher Siguargant , compagnon menuisier à Paris , et avant à Sancerre et est actuellement occupé par le Sieur Vincent Habert qui y exploite un cabaret portant pour enseigne : « Au Soleil Levant  ». Le 1erétage de cette portion jouit d’une vue magnifique sur la Loire (Chemin de Vinon) et le département de la Nièvre . Il est {Bonnin page : 335} habité actuellement par Monsieur Ponroy , substitut du procureur de la République . Le tout a été acquis par Mademoiselle Fouquet , les époux Ballutaud et le Sieur Valentin Gaucher , vers 1857 ou 1858, par actes passés devant Maître Napoléon Quillier (Napoléon Quillier-Decencière), notaire à Sancerre, des héritiers de Monsieur Jean Guillaume Baron Hyde de Neuville , Comte de Bemposta, ancien Ministre de la Marine, ancien Ambassadeur aux États-Unis d’Amérique et au Portugal et de Madame Anne Marguerite Joséphine Henriette Rouillé de Marigny (Martigny), son épouse, demeurant ensemble, de leur vivant, au Château de l’Estang sous Sancerre. Il provenait à cette dernière des successions de Monsieur Étienne Jacques Rouillé de Marigny (Martigny), receveur au grenier à sel et de Madame Marie Busson de Villeneuve , ses père et mère. Ce corps de bâtiments qui sous la révolution et le consulat avait été mis sous séquestre comme appartenant à Monsieur Hyde de Neuville alors prévenu de conspiration royaliste et d’attentat contre la vie du 1er consul, de concert avec Georges Cadoudal , servit de lieu de réunion aux membres du ci-devant district de Sancerre pendant plusieurs années. Plus tard, en 1806, il fut affecté au logement du Sous Préfet. Enfin vers 1810, il fut rendu à Madame de Neuville par décret de Napoléon 1er qui venait d’accorder à cette courageuse et digne femme la grâce de son mari. Il fut habité jusqu’en 1820 par Madame Fouquet , la dame de compagnie de Madame de Neuville , mère de Mademoiselle Adèle Fouquet et pour Mademoiselle Rouillé du Bouchet. A cette époque, Monsieur de Neuville la fit réparer et en fit son pied à terre. C’est là qu’il recevait en audience les nombreux visiteurs et solliciteurs que sa haute position lui attirait journellement. (12)

Je n’ai pu découvrir les noms des vendeurs de Monsieur Rouillé de Marigny (Martigny). Je sais seulement que ce grand corps de logis appartenait au moment du siège au Sieur Louis de Martignon , sergent major de Johanneau , qui l’habitait et qu’antérieurement il avait appartenu au Sieur Romble Clément , qui fut Échevin de Sancerre en 1531 et qui comparut en cette qualité à la rédaction des coutumes de Lorris avec Claude Arroust , Seigneur de la Cocardière, gouverneur du Comté de Sancerre et Jehan Arnault , procureur général du Comté, en la dite année 1531. (13)

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