Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Place de l’Orme de Saint Père


Place de l’Orme de Saint Père ( Présent dans ) ( recensement 1876 ) ( en ) (1)

Étymologie du lieu

Avant le macadamisage de cette place, c’est à dire avant 1856, on voyait au milieu un espace non pavé où, d’après les vieillards, les plus âgés du quartier se trouvent encore à la fin du siècle dernier, une orme d’une grosseur prodigieuse qui aurait été planté par les religieux du prieuré de Saint Père la None (Religieux de Saint Père). De là le nom de la Place de l’Orme de Saint Père (ou de l’Église de Saint Père), ce dernier nom employé au moyen âgé pour Saint Pierre . (2)

Elle est désignée quelque fois, mais improprement, sous le nom de Place de l’Orme des Saints-Pères par allusion peut être aux révérends pères Augustins qui desservaient l’église voisine et qui, parait-il, jouissaient d’une grande réputation de Sainteté. Dans certains titres elle est aussi désignée sous le nom de Carroir de Saint Père . (3)

Géolocalisation du lieu

Six rues y aboutissant, savoir : au levant la Rue de Saint Père , au nord est la Rue du Pavé Noir , au nord ouest la Rue du Vieux Prêche , au couchant les rues de l’Équerre et Traversière et au midi la rue des Petits Poulton . (4)

Description du lieu

C’est sur cette place qui se vendant actuellement les fruits, le poisson, la glaise, l’osier, les noix, les châtaignes et les pommes de terre. (5)

Pendant tout le temps de la vendange, la louée des vendangeurs , hotteurs et voituriers se tient sur cette place de deux à quatre heures de matin. Avant 1860, le sacristain de la paroisse sonnait l’Angelus à deux heures pour marquer le commencement de la louée et pour réveiller les intéressés. Pendant le temps des entonnailles , il se promenait avec un seau. Dans tous les pressoirs (pressoir à vin) ou chacun lui donnait du vin nouveau selon ses moyens. Dans les années d’abondance, il en récoltait de la sorte quelquefois une quinzaine de pièces . (6)

Entre la Rue de Saint Père et celle du Pavé Noir se trouve le petit bosquet de la Sous-Préfecture établi sur l’emplacement même de l’Église de Saint Père la None (Religieux de Saint Père). ou de Monsieur Saint Pierre comme il est dit dans l’acte de donation du Collège (Collège Communal). {Bonnin page : 182} (7)

Petite Histoire :Dernier vestige de l’Église de Saint Père la None

Entre la Rue du Pavé Noir et celle du Vieux Prêche, c’est à dite du côté de cette dernière rue jusqu’à la porte conduisant à la cour commune entre Habert Bompierre , la Veuve Planchon « Caton » et le Sieur Moindrot , se trouve une seule maison à un étage, à laquelle on arrive par un double escalier muni d’une rampe de fer. Cette maison, qui est occupée depuis plus de trente ans, à titre de location, par Monsieur Eugène Edmond Sifflet , ancien avoué , juge suppléant du Tribunal civil, membre du conseil de fabrique (Conseil de fabrique de la paroisse de Notre Dame de Sancerre), qui fut adjoint au maire du 16 septembre 1852 au 30 octobre 1865, maire de cette époque au 4 septembre 1870, puis du 11 mars 1874 au 21 juin 1876, appartient à Monsieur Jules Savignat , percepteur à Saint Martin d’Auxigny (originaire de Sancerre) acquéreur de son beau frère le Sieur Adolphe Desportes , plâtrier , qui demeurant dans l’ancien Couvent des Augustins En 1856, lors des travaux de macadamisage des rues et le sol de la Place de l’Orme de Saint Père et de la Rue du Pavé Noir fut baissé d’une manière sensible. En opérant le déblaiement des terres, les ouvriers mirent à nu dans l’encoignure de la maison présentement décrite la moitié d’un chapiteau de colonne provenant très probablement des démolitions de l’église voisine. (8)

Entre la Rue du Vieux Prêche et la Rue de l’Équerre on ne rencontre également qu’une seule maison au fond d’une cour ayant une pente assez rapide et close par une porte de fer. Cette maison qui est occupée aujourd’hui par Monsieur Guillemot , Président du tribunal et qui l’a été auparavant par Monsieur Jalasson , procureur de la République , appartient à Madame Félicie Dugenne Veuve de Monsieur Gustave César Ferdinand Durnaige , en son vivant docteur en médecine , adjoint au maire de Sancerre du 30 octobre 1865 au 2 décembre 1870, nommé maire à cette dernière date et décédé le 6 du même mois avant d’avoir été installé dans ces dernières fonctions. Madame Durnaige qui demeure actuellement à Pouilly sur Loire l’a recueillie dans la succession de Monsieur Élie François Xavier Dugenne , son père, officier de santé et ancien adjoint au maire de Sancerre. Elle avait été acquise par ce dernier de Monsieur Brillard , membre du conseil général du département du Loiret, demeurant {Bonnin page : 183} Sully sur Loire et elle avait appartenu précédemment au Sieur Blaise Sadet , ancien secrétaire de l’administration municipale sous la révolution et plus tard secrétaire de la Sous-Préfecture de Sancerre. (9)

Trois maisons séparent la Rue de l’Équerre de la Rue Traversière . (10)

Trois maisons se trouvent entre la Rue du Puits Poulton et la Ruelle du Four . Bien que cette ruelle n’aboutisse pas sur la place, j’ai cru devoir aller jusques là parce que la maison Chapuis qui sera décrite ci-après l’a pour limite de ce côté. (14)

Petite Histoire :Un rebouteux tueur

Ces maisons , qui n’en formaient qu’une seule dans le principe, proviennent à la Veuve Bruneau et à sa femme Chapuis de la succession de leur père {Bonnin page : 184} le Sieur Martial Péloille , vigneron , décédé il y a quelques années, lequel était si hâbleur qu’on disait de lui qu’il se souvenait d’aventures arrivées dix ans avant sa naissance. Ce dernier s’en était rendu acquéreur des héritiers ou ayant cause de Madame Perrinet de Vallière et elle provenait je crois de la famille des Gévry . (20)