Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Montagne de l’Orme au Loup


Montagne de l’Orme au Loup ( Présent dans ) ( en ) (1)

Étymologie du lieu

On appelle l’Orme au Loup une montagne sise au midi de celle de Sancerre dont elle n’est séparée que par une vallée fort étroite et dont les flancs sont couverts de vignes. (2)

La partie supérieure qui n’est pas cultivé et qui du reste n’est guère cultivable à raison du peu d’épaisseur de la couche de terre végétale qui la recouvre appartient à la commune de Sancerre et est désignés sous le nom de Communal de l’Orme au Loup . Elle est entièrement garnie des bruyères et de genêt dans lesquels foisonnent en été les vipères et les aspics. Une petite fontaine situées à l’ouest et d’un débit insignifiant rend néanmoins les plus grands services aux vignerons qui travaillent dans ces parages. (3)

Cette montagne qui est plus élevée que celle de Sancerre et qui fut très probablement occupée par les romains en même temps que celle-ci faut pendant le siège de 1573 également occupée par les troupes Royales. Une batterie d’artillerie qui y fut établie cause les plus grands dégâts dans les quartiers de la Porte Vieille et de la Grange Londy . (4)

La partie appartenant à la commune était toujours restée improductive jusqu’en 1836 ou 1837. A cette époque un nommé Pain , de Ménétréol sous Sancerre , obtient de la municipalité de Sancerre l’autorisation de faire des fouilles sur le point culminant pour y extraire des pierres propres à faire des moules de moulin. Ce travail dura à peine quatre à cinq ans, le résultat n’étant pas satisfaisant. (5)

A la suite de l’interdiction des Carrières des Coudres ou de la Porte César en 1859, l’administration préfectorale désigna par un arrêté le Communal de l’Orme au Loup , pour l’extraction du silex nécessaire à l’entretien des routes départementales. (6)

Des carrières y furent alors ouvertes de tous côtés, mais particulièrement au {Bonnin page : 459} midi à cause de la proximité du Chemin de Ménétréol sous Sancerre à Bué . La commune percevait 15 centimes par mètre cube de cailloux enlevé, à titre de droit de fouille mais la perception de ce droit étant difficile, en raison de l’éloignement et des fraudes nombreuses ayant été signalées à la municipalité. Celle-ci prit le partie d’affermer pour 18 ans le communal, à charge de continuer l’exploitation des carrières et de planter d’arbres et de vignes. Les parties cultivables et enfin de laisser ces plantations en fin de bail. Un cahier de charges fut dressé à cet effet et suivant procès-verbal d’adjudication reçu par Monsieur Julien Quillier , notaire à Sancerre, le 26 décembre 1865. Le Sieur François Rotillon , propriétaire à Sancerre fut déclaré adjudicataire de la ferme de l’Orme au Loup pour dix huit années commençant le 1erjanvier 1866 et finissant le 31 décembre 1883, moyennant au fermage annuel de huit cent quarante francs. Une convention intervenue plus tard entre l’adjudicataire et le Sieur Eugène Rotillon , son frère, cultivateur et marchand de bois à Sancerre, assura à ce dernier la jouissance du communal jusqu’à la fin du bail. Il y fit édifier non loin ce la fontaine une construction pour servir d’étable à ses troupeaux. (7)

La partie du chemin de Ménétréol sous Sancerre à Bué longeant le Communal au sud-ouest. C’est à dire celle se trouvant au dessus des Vignes des Romains fut amélioré. L’assiette de cette voie publique qui se trouvait tout à fait sur le bord des vignes fut reportée un peu plus haut, ce qui lui donne une pente uniforme et moins fatigante à gravir pour les voitures chargées. A la même époque et toujours pour faciliter l’accès des carrières la ville fut l’acquisition des terrains nécessaires pour la construction d’un chemin portant du Graveron et allant à travers les terres des grands champs rejoindre le chemin de grande communication de Sancerre à Dun-le-Roi , proche la Route de Bourges . (8)

Un morceau de vigne d’une superficie assez considérable et de forme à peu près carrée avance à l’ouest sur le communal. J’ignore si ce terrain a été vendu par la ville ou anticipé. Il n’existe dans les archives de la Mairie (Hôtel de Ville) aucune trace de cette affaire, ce qui me fait croire, qu’il s’agit là d’une anticipation. (9)

Au dessous de ce morceau est un chemin le séparant des vignes des Sieurs Balland François dit « Conlune » et autres. En 1847 ou 1848 un effondrement se produisit dans la vigne dudit Balland , sans aucune cause apparente. L’excavation avait 3 à 4 mètres de profondeur. Il est à supposer que des filtrations souterraines avaient miné le sol en cet endroit et que les travaux de culture opérés à la surface avaient hâté la chute des terres. (10)

Rien dans les archives publiques et privées n’indique l’origine du nom donné à cette montagne. La tradition elle même ne nous a rien conservé à ce sujet. (11)

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