L’époque de l’établissement de la religion cathodique à Sancerre et dans les environs de cette ville, n’est pas connu d’une manière exacte. Il est certain néanmoins qui la vraie foi n’y fut prêchée qu’après l’an 253, époque à laquelle Saint Ursin vient s’installer à Bourges et que si la ville n’a pas été évangélisée par le glorieux apôtre, elle doit le bienfait à l’un des nombreux Prêtres ordonnés par lui et qui se répartirent dans les pays voisins de l’ancienne Avaricum . Au sixième siècle, le pays était entièrement couru par Saint Romble qui, sur la même époque, avait établi un Monastère à Subligny s’était construit une cellule aux portes de Sancerre, d’où il pouvait surveiller et encourager la foi peut être encore vacillante des chrétiens d’alors. Les quelques familles juives qui virent deux siècles plus tard s’installer à Sancerre furent expulsées en 1309 en grande partie, le surplus de convertit au catholicisme qui règne dès lors en maître dans le pays. (2)
En 1534 ( et non en 1545 comme l’avance à tort Monsieur Poupard quelques Sancerrois influant abandonnèrent la foi de leurs pères pour s’attacher aux doctrines de Calvin prêchées dans notre ville pour le sieur Jean Michel (Michel Jean) ancien moine Bénédictin (Religieux Bénédictins de Saint Martin) et ancien aumônier de la Duchesse Marguerite Reine de Navarre , lequel avait abjuré la Religion Catholique Romaine. En peu de temps leur exemple fut suivi par une quantité de personnes. La paroisse qui comprenait alors environ trois mille habitants, ne compte bientôt plus que 200 ou 300 catholiques, mais après le siège, l’Archevêque de Bourges ayant confié la Cure de Sancerre à une série de Prêtres aussi distingués par leur zèle que par leurs talents et ayant aussi autorisé l’établissement dans la ville d’un monastère des frères prêcheurs de l’ordre de Saint Augustin , destinés à combattre la réforme par leurs prédications, les affaires changèrent de face et en 1725, les catholiques se trouvaient déjà en nombre de quinze cents dans la paroisse. (3)
{Bonnin page : 9} (4)
Depuis cette époque, le nombre des protestants a toujours été en décroissant ainsi qu’on le verra ci-après. (5)
Bien que depuis quelques années, les pratiques religieuses soient lâchement abandonnées par le plus grand nombre d’hommes, l’église de Sancerre est toujours pleine les jours de grandes fêtes. Les processions de la paroisse qui avaient autrefois tant de renommée et qui attiraient beaucoup d’étrangers sont encore très suivies, notamment celles de la Fête Dieu (Grande Fête-Dieu) qui sont l’occasion de manifestations très touchantes et pleines de consolations pour nos pasteurs. (6)
Le culte des morts est religieusement observé à Sancerre et il est à remarquer qui les plus indifférents en temps ordinaire, ne manquent jamais d’assister soit au service du soir de la Toussaint, soit à l’office du lendemain. (7)
Malgré l’indifférence religieuse qui règne en ce moment, il est consolant de voir que les secours de la religion sont toujours demandés par les moribonds ou leurs familles. Depuis plus de trente ans aussi, Sancerre n’a pas été affligé de la vue d’un enterrement civil. (8)