Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Armoiries


Armoiries (1)

Les armes de la ville de Sancerre sont : (2)

d’Azur à la herse d’or liée de gueules (3)

A ce sujet, il me semble à propos d’entrer dans quelques explications. (4)

En examinant dans les temps à venir, les pièces émanant de la Mairie (Hôtel de Ville) de Sancerre et remontant de 1870 jusqu’à l’époque actuelle (1877) , on sera tenté de croire que la description des armoiries de Sancerre, que je viens de faire, est erronée. En effet le cachet dont la Mairie (Hôtel de Ville) se sert actuellement, un autre cachet hors d’usage se trouve déposé au secrétariat et de nombreuses pièces établies dans la période indiquée ne pas d’accord avec la description ci-dessus et qu’est conforme à celles laissées; La Thaumassière et Poupard . La différence consiste en ce que, d’après les cachets et ces fins fond de l’écusson est de gueules de nom d’Azur, c’est à dire qu’il indique la couleur roy au lieu d’indiquer la couleur bleue. (5)

Cette différence, qu’est fort regrettable, parce qu’elle peut plus tard être la cause de discute sans nombre et d’erreurs graves au point de vue de notre histoire locale, tient tout simplement {Bonnin page : 29} à ce qu’en 1848 ou 1849, un Maître Ricard , graveur à Paris , originaire de Sancerre, fit hommage à la ville d’un dessin colorié représentant ses armoiries. Le fond était ainsi que je l’ai déjà dit Rouge ou de Gueules. Pour reconnaître cette gracieuseté la municipalité, qui ne possédait probablement aucune notion de la science du blason lui commanda un cachet qui fut livré dans des conditions identiques. Lorsqu’il fut détérioré par l’usage, le cachet fut renouvelé par le même graveur et toujours dans les mêmes conditions. Il fut donné pour modèle lorsque la ville voulut avoir ses armoiries en tête des actes émanant de la Mairie (Hôtel de Ville) ; trois clichés de différentes grandeurs furent faits reproduisant toujours la même erreur. (6)

Voici la raison pour laquelle la Mairie (Hôtel de Ville) n’est pas d’accord avec l’histoire. Je le sais déjà préoccupé de faire cesser cet état de choses et je m’étais abouché avec l’imprimeur de la ville pour faire changer ces clichés et avec le Maire pour être autorisé à faire la dépense d’un autre cachet, mais Monsieur Aupetit notre imprimeur ayant quitté le pays et les municipalités étant si peu stables par le temps qui court, j’ai cru à propos d’ajourner encore ces changements. Cependant je suis résolu à opérer cette réforme dans un avenir peu éloigné si les événements politiques qui surgissent à l’horizon, ne me forcent pas aussi à quitter le porte que j’occupe depuis plus de vingt ans. (7)

La question des armoires de Sancerre fut en 1859, l’occasion d’un polémique assez ardente, autre Monsieur Jean Baptiste Marie Chavaudret , ancien secrétaire de la Sous-Préfecture de Sancerre et membre de la Société Historique du Cher et différentes personnes de la ville, notamment Messieurs Alfred Bonnet , fils du maire d’alors et Edmond Malfuson , adjoint actuel. Ces derniers, dans une fête de comice agricole, avaient exhibé un écusson représentant une herse carrée ou herse de porte, en affirmant que c’étaient là les armes de la ville. Monsieur Chavaudret , soutint, au contraire que les armoiries de Sancerre étaient une herse de labour. (8)

Messieurs Bonnet et Malfuson appuyaient leurs dires d’une histoire du Berry, par Monsieur De Raynal , qui leur donnait entièrement gain de cause. Monsieur Chavaudret produisait une lettre d’un de ses amis de Paris , employé à la bibliothèque Nationale qui était de son avis et qui lui rappelait que d’après l’Armorial des villes de France, par Traversier et le dictionnaire héraldique de Grandmaison ( collection Migne ), la herse de Sancerre était une herse triangulaire ou de labour. (9)

Je tranchai le débat en exhibant à mon tour une pierre trouvé en 1820, sur l’emplacement même de la Porte Vieille , et qui gisait dans un coin de la cave de l’Hôtel de Ville . Sur cette pierre, qui était sans aucun doute, placée au dessus de la porte, étaient sculptées les armes de la ville : une herse triangulaire ou de labour. Les creux de la herse et du panonceaux, ainsi que le millésime de 1620, le trouvant au dessus, {Bonnin page : 30} à discuter. Cette pierre est actuellement déposée dans le grenier de l’Hôtel de Ville mais les ornements en plomb sont tombés avec le temps. (10)

Petite Histoire :Le trésor de la ville dans le clocher

Monsieur de Raynal , en ce concerne les armoiries de Sancerre, a écrit Sancerre comme le fait tout d’autres auteurs, sans de déranger et sans s’assurer de la véracité de ce qu’il avançait. En voyant dans Poupard que les armoiries de la ville se trouver à la porte extérieure du Clocher , il aurait du s’y revire ( la peine n’aurait pas été grande puisqu’il habitait Chavignol plusieurs mois de l’année) et examiner ce qu’en restait. Il n’aurait pas commis l’erreur que je viens de signaler. (11)

Le dessin se trouvant dans l’histoire de Sancerre éditée cette année même par Bourra , et qui a été fait d’après mes indications, est correct. Cependant la forme du panonceau diffère un peu de celle indiquée par la pierre trouvé en 1820. (12)

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{Bonnin page : 31} (14)