Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Le Château des Eaux-Belles


Le Château des Eaux-Belles ( Présent dans )(1)

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Un autre bureau de péage devait exister au Château des Eaux-Belles (ou Aubels) situé à l’extrémité de la ville antique. Aucun document n’indique l’époque de la fondation non plus que la destructions de cette forteresse dont il ne reste plus maintenant que les mûrs d’enceinte, quelques bâtiments délabrés et l’emplacement du pont levis. (3)

L’histoire est complètement muette à son sujet. L’Abbé Poupard seul, avance timidement qu’elle a dû à une certaine époque servir de maison de campagne aux Comtes de Sancerre. Dans mon opinion, elle est bien plus ancienne que le Château de Sancerre (la terre Saint Hilaire exceptée) et elle remonte aux premiers temps du régime féodal. Elle devint alors non seulement l’habitation des Seigneurs de Gordon, quand ceux-ci furent expulsés du château qui portait leur nom, par les normands, mais encore la résidence où la porte des soldats chargés de percevoir les droits de péage établis sur les marchandises qui descendaient le cours de la Loire où qui, de la rive droite passaient sur la rive gauche pour arriver soit à monasterellum (Ménétréol sous Sancerre ) soit à Gordon. Par suite de la donation faite par la Comtesse Mathide de Château Gordon à Eudes Comte de Sancerre , son parent, le Château des Eaux-Belles fut rattaché à la terre de sancerre, de laquelle il dépend encore aujourd’hui. Au 12ème siècle, le Château des Eaux-Belles était entouré par la Loire et relié à Ménétréol sous Sancerre par un pont, ce qui résulte de la Charte de 1178 citée par Poupard et où se trouva le passage suivant : « Aptum in Comera mea, coram ms, trans ponton ligeris, propi Monastellum » et d’une autre charte de 1190, citée par la Thaumassière aux termes de laquelle Eudes, Seigneur de Montfaucon et de Sancergues aumône à {Bonnin page : 393} l’Abbaye de Chalivoy , entre autres rentes celle de vingt sols sur le péage de Ménétréol sous Sancerre . (4)

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Le Château des Eaux-Belles avait la forme d’un polygone à dix-neuf pans et était pas conséquent presque circulaire. Il pouvait en raison de cette disposition heureuse trouver presque impunément toutes les crues de la Loire , qui n’avaient que peu de prise sur ses murailles épaisses revêtues de pierre de taille de grande dimension. Des bâtiments d’habitation vastes et bien appropriés et de nombreuses dépendances rendaient son séjour assez agréable. Ces bâtiments ont disparu, soit par vétusté, en raison de l’abandon dans lequel le château a été laissé pendant des siècles soit parce que les habitants de Ménétréol sous Sancerre les ont démolis. En effet les matériaux d’une grande partie des maisons de Ménétréol sous Sancerre édifiés depuis 2 ou 3 siècles ont été tirés des murailles des Eaux Belles qui étaient alors considérés comme des carrières de facile exploitation. (6)

Il ne reste actuellement debout qu’une grande construction en très mauvais état à droite au fond de la cour, présentant encore des détails d’architecture assez curieux et dont il n’est guère possible de préciser actuellement la destination primitive. Deux autres petites constructions d’aspect tout moderne, à gauche du bâtiment ci-dessus, ne présentent aucun intérêt, si on n’est cependant une peinture murale très détérioré par un enduit de mortier et une pierre sculptée, reste soit d’un vieux bénitier ou d’une crédence , se trouvant dans l’un d’eux et qui faut supposer qu’on se trouve dans l’ancienne chapelle du château. (7)

Il y a une cinquantaine d’années, la Prison était encore intacte. Elle est actuellement détruite de fond en comble. (8)

La porte d’entrée bien que découronnée et privé de sa herse , dont on aperçoit toujours l’emplacement, existe encore à l’exposition du sud-est, c’est à dire en face la Loire . (9)

Le sol de la cour intérieure, aujourd’hui ensemencée en blé, était primitivement élevé de plus d’un mètre au dessus de celui des terrains environnant le château. Cette différence de niveau mettais les habitants à l’abri des terribles crues de la Loire . (10)

Des anneaux de fer destinés à attacher les bateaux se voyaient encore vers le milieu du siècle dernier dans le pourtour extérieur du mûr d’enceinte. (11)