Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Création de l’école Libre du Verbe-Incarné


Création de l’école Libre du Verbe-Incarné ( Présent dans )(1)

Appelées à Sancerre, par Monsieur l’Abbé Chaumereau , curé Archiprêtre de la paroisse, les Sœurs du Verbe Incarné et du Saint Sacrement arrivèrent en cette ville le 15 avril 1874, ou {Bonnin page : 137} nombre de trois. La supérieure, Madame Marie Noënie Céline Cujas (sœur Séraphine) âgée de cinquante trois ans, femme du plus grand mérite, s’occuper aussitôt du choix d’un local. Après avoir visité différentes maisons de la ville, elle fixe son choix sur la maison présentement décrite appartenant à Mademoiselle Euphanine Petit , qui était nono-listant son exiguïté, la plus commuable pour des religieuses cloîtrées. Elle afferma (affermer) cette maison, avec faculté, ainsi que je l’ai déjà dit, de l’acquérir au bout de cinq ans, moyennant au prix déterminé. A la même époque une école de filles catholiques (École libre tenue par Mademoiselle Descaves)existait en cette ville, Rue du Vieux Prêche , dans la maison Roblin , où est actuellement installée la Gendarmerie à pied. Mademoiselle Saddé , la directrice de cette école, laquelle, il faut le dire, n’était guère florissante, dit avec effroi l’arrivée à Sancerre d’une communauté de sœurs enseignantes qui allaient probablement lui enlever la plus grande partie de ses élèves. Elle s’empressa de s’aboucher avec la supérieure et lui fit l’offre de lui vendre son établissement et son matériel. Cette offre fut acceptée et le marché conclu moyennant quatre mille francs et la sœur Séraphine fit à la Mairie (Hôtel de Ville) le 27 mai suivant, la déclaration prescrite par la loi du 15 mars 1850, de son intention de succéder à Mademoiselle Saddé . Les formalités qui s’ensuivirent retardèrent l’ouverture des nouvelles classes jusqu’au 15 juillet 1874 jour auquel fut inauguré l’établissement. (2)

Pendant plusieurs mois, les sœurs, dans le nombre s’était accru et qui étaient alors sept, furent obligées, quoique appartenant à un ordre cloîtré et faute de chapelle, de se rendre à l’église paroissiale pour assister aux offices et pour l’exercice de leurs devoirs de piété. (3)

Leur costume se compost d’une grande robe de flanelle blanche avec une croix rouge vif partant du col et s’étendant jusqu’à l’extrémité inférieure de la robe et d’une largeur de 20 centimètres. Au centre de cette croix, c’est à dire sur la poitrine, est brochée en bleu clair une couronne d’épines dans laquelle est un cœur surmonté d’une petite croix avec l’inscription latine : « Amor meus  », également brodés en bleu. Le voile est noir pour les professes et en calicot bleue pour les converses et il avance presque jusqu’au milieu de la figure. La tête, le cou et les épaules sont couverts d’un grand fichu blanc. Leur ceinture consiste en une bandelette de basane rouge, après laquelle est accroché le chapelet à gros grains. Dans les grandes cérémonies elles sont enveloppées d’un ample manteau rouge qui fait le plus bel effet. Elles partent un anneau d’or à l’annulaire de la main gauche. (4)

Par les temps malheureux que la religion traverse depuis quelques années, ce costume pouvait prêter à la moquerie et peut être à l’insulte, Monseigneur l’Archevêque autorisa les sœurs à se vêtir entièrement de noir pour se rendre à l’église et circuler en ville. (5)

Lorsqu’en 1876, elles purent établir une petite chapelle dans le corps du bâtiment longeant le rue, elle quittèrent définitivement le vêtement noir pour reprendre celui d’usage, sauf cependant la sœur chargée de conduire les enfants à l’Église et de s’occuper des besoins et des intérêts temporels de la communauté. (6)

Voici les noms, les âges et l’origine des sœurs fondatrices de l’établissement de Sancerre : (7)

1) Madame Marie Noëmie Célina Cujas (sœur Séraphine) supérieure, née à Dun le Palteau (Creuse), le 6 septembre 1823, (8)

{Bonnin page : 138} (9)

2) Madame Marguerite Julienne Azéma Babin (Sœur Marie du Sacré Coeur), née à Mirabeau (Vienne) le 16 mars 1836, (10)

3) Madame Maire Héleine Augusta Blanchard (Sœur St Dominique), née à Poitiers le 6 mars 1831, (11)

4) Madame Jeanne Marie Dreuillot (Sœur St Charles), née à Saint Benoît du Sault (Indre), le 16 décembre 1842, (12)

5) Madame Marie-Françoise Malabard (Sœur St Vincent), née à Grandmont (Haute Vienne) le 22 juillet 1836, (13)

6) Madame Marie-Gabrielle Bonnet (Sœur Jeanne de Jésus), née à Limoges le 2 mai 1842, (14)

7) Madame Marie Philomèle Pellet (Sœur Saint Michel), née à Grand Vaise commune de Collet de Dèze , le 18 octobre 1849. (15)