Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Église Notre Dame objets du culte


Église Notre Dame objets du culte ( Présent dans )(1)

En dehors de tous les objets que je viens de désigner, il en existe encore une quantité d'autres qui, en raison des usages auxquels ils sont affectés, ne sont présente qu public qu'à l'occasion de certaines fêtes. Tels sont : (2)

1) Un magnifique dais en valeurs carminé, à dôme , ayant cinq panaches blancs très beaux et qui ne sert que pour les processions de la Fête Dieu (Mardi Gras), où il est porté par quatre hommes revêtus d'aubes blanches et ceints de cordons rouges. Il a été acquis par Monsieur Pény en 1870 et il a coûté quinze cents francs. (3)

2) Un ombrelline ou grand parasol articulé, qui sert à abriter le Saint Sacrement pendant les processions qui ont lieu dans l'église ou lorsque le Saint Viatique est porté aux malades de la ville. Cet ombrelline qui est en soie blanche et qui a coûté 210 francs peut aisément être porté par un enfant de chœur et il a été acquis ver 1869 ou 1864. Il remplace un petit dais en soie rouge, actuellement hors d'usage qui état très difficile à porter et qui nécessitent l'emploi de deux personnes. (4)

3) Un petit ostensoir en argent et vermeil pouvant avoir 45 à 50 centimètres de hauteur, acquis en 1826 par Madame la Baronne Hyde de Neuville avec une somme de cinquante francs léguée à la fabrique par Mademoiselle Rouillé Dubouchet , sa tante, décédée à Sancerre, le 13 janvier de la même année, à l'age de 85 ans (Mademoiselle RouilléDubouchet était protestante). (5)

4) Un grand ostensoir , de toute beauté, acquis en 1856 de Monsieur Scellier , à Paris par Monsieur Pény . Cette pièce magnifique qui a près d'un mètre de hauteur et qui est garnie d'une quantité de pierres précieuses, a coûté deux mille cinq francs sans les frais de transport. L'année même de l'acquisition, Monseigneur le Cardinal Dupont , Archevêque de Bourges , se trouvant à Sancerre, à l'occasion de la Confirmation, devait donner la bénédiction du Saint Sacrement après les Vêpres . Monsieur Pény apporte l'ostensoir sur l'autel . En le voyant, le Préfet ne put retenir un cri d'admiration et faisant signe à Monsieur Pény de s'approcher de lui. {Bonnin page : 54} il lui dit de manière à être entendu de plusieurs personnes : O mon cher Curé, quel bel ostensoir  !! Combien vous a-t-il coûté ? Le Curé Pény , qui n'avait jusqu'alors voulu indiquer ce prix à qui que ce soit, répondit en souriant : Bien cher, Monseigneur, et il se retira en saluant. Comme cet ostensoir est du poids de 14 livres, et est difficile de le porter à bout de bras pendant les longues processions de la Fête Dieu (Mardi Gras), l'officiant le soutient au moyen d'un ruban passé autour de son cou et descendait jusque sur la poitrine, dans lequel ruban sont appuyés les deux pieds de derrière de l'ostensoir . (6)

5) Une grande bannière en soie rouge, représentant d'un côté la Sainte Vierge , patron principale de la paroisse et de l'autre côté Saint Jean Baptiste , patron secondaire. Elle sert guère que pour les processions des Rogations et de Saint Marc. (7)

6) Une autre bannière en moire blanche , à l'usage de la Confrérie ou Association des Enfants de Marie ou de Notre Dame de Sancerre . Cette bannière qui porte d'un côté l'image de la Sainte Vierge , bradée en or et de l'autre côté un Ave Maria , également brodé en or, sert principalement pour les processions de l'Assomption et de la Fête Dieu (Mardi Gras). (8)

7) Une autre grande bannière blanche qui doit remonter à l'origine de l'Archiconfrérie de la Sainte Vierge , établie vers 1835 dans la paroisse par Monsieur Pény , en union avec celle de Notre Dame des Victoires de Paris , représente aussi d'un côté l'Assomption et de l'autre un Ave Maria . Cette bannière est pour ainsi dire hors d'usage, la soie dont elle eut faite ayant perdu toute sa fraîcheur. (9)

8) Une petite bannière du Saint Sacrement , en velours rouge, porté par un enfant aux processions, (10)

9) Une autre bannière à l'usage des garçons de l’École des Frères , représentant d'un côté Saint François Xavier . (11)

10) Une statue de la Sainte Vierge , d'un mètre de hauteur environ, dorée entièrement, sauf la figure et les mains et qui est portée dans les rues de la ville, sur les épaules de quatre jeunes filles, vêtues de blanc, pour la fête de l'Assomption . (12)

11) Une statue en bois, entièrement dorée, d'environ un mètre 50 centimètres de hauteur représentent Notre Seigneur (Jésus-Christ) sortant du tombeau. Cette statue qui est maintenant reléguée dans la sacristie , était avant l'agrandissement de l'église, placée sur la corniche du retable , au dessus du bas relief dont j'ai parlé plus haut, représentant l'Assomption de la Très Sainte Vierge , presque à la naissance de la voûte. La tête du Sauveur (Jésus-Christ) se trouvait presque au centre d'une rosace en verre de couleur, construite en 1836, en remplacement d'une fenêtre longue qui se trouvait alors dans le haut du mur du fond de l'église. Cette statue fut acquis en 1847. (13)

12) Deux anges en plâtre, entièrement dorés, dans l'attitude de l'adoration, se trouvent l'un à droite, l'autre à gauche de la statue de la résurrection. Ils sont également reléguée à la sacristie et tout porte à croire qu'ils ne reparaissant jamais dans l'église car ils ont je crois l'un et l'autre les ailes brisées. Ils avaient été acquis en 1836 en même temps que la statue de la Sainte Vierge placée entre le Maître Autel et la Chapelle Saint Jean . Le tout avait coûté trois cent quarante cinq francs. (14)

{Bonnin page : 55} (15)

13) Plusieurs paires de candélabres dont deux principalement d'un mètre de hauteur, (16)

14) Un palmier en bois doré , d'un mètre 35 ou 40 de hauteur, qui se place sur le haut du tabernacle du Maître Autel et qui abrite sous son feuillage le Saint Sacrement lorsqu'il est exposé à l'adoration des fidèles. Ce palmier qui a été acheté par Monsieur Pény en 1854, a coûté neuf cent cinquante francs, il est réellement magnifique et il fait un effet superbe. (17)

15) Six grands chandeliers en cuivre doré, donnés en 1859 par Monsieur le Vicomte de Bardonnet , Sous-Préfet de Sancerre, propriétaire du Château de l'Estang, et Madame Pauline Henriette Hyde de Neuville , Vicomtesse de Bardonnet, son épouse, un encensoir et une Manette en cuire doré et qui ne servent qu'aux belles fêtes. (18)

16) Un certain nombre de chandeliers , deux encensoirs , une navette et un bénitier en cuivre argenté, pour l'usage ordinaire. (19)

17) Un bénitier en cuivre doré, donné en 1860, par Monsieur Bonnet , Maire de Sancerre, à l'occasion de la bénédiction des cloches, dont il était l'un des parrains, ainsi qu'on le verra ci-après. (20)

18) Plusieurs ornements verts, blancs, rouges, violets, et noirs acquis par la fabrique ou donnés à l'église par des personnes généreuses. (21)

19) Deux réflecteurs à facettes qui les jours de belles fêtes et principalement pour celles de Noël sont disposés de chaque côté du Maître Autel et qui produisent un effet magnifique. Ils peuvent avoir 60 centimètres de diamètre et ils ont été acquis par Monsieur Pény , à l'occasion de la promulgation du dogme de l'Immaculé Conception (Très Sainte Vierge), en 1854 et de la fête organisée à cette occasion à Sancerre le 6 mai 1855. (22)

20) Deux groupes en bois peint et découpés représentant : le 1er la mise dans le tombeau du Sauveur Jésus (Jésus-Christ). Le corps est soutenu sans les épaules par Joseph d’ Arimathie (Saint Joseph d’Arimathie) et sous les jambes par Saint Jean l’Évangéliste . Le 2ème les saintes femmes pleurant et se cachant le visage sous leurs voiles. Rien de plus touchant et de plus beau à la fois, quand le jeudi et le Vendredi Saint , ces deux groupes sont disposés sur le Reposoir établi derrière la grande porte de l'église. Du haut de la nef principal l'effet est saisissant, l'illusion est complète. Au 1er rang sont Saint Jean et Joseph d' Arimathie soutenant le corps défiguré du Sauveur (Jésus-Christ) qui a la teinte et la rigidité de la mort. Deux pas en arrière sont les saintes femmes dans l'attitude de la plus grande douleur, entourant la Sainte Vierge et pleurant avec elle. Tous ces personnages sont de grandeur naturelle et tout peinte de main de maître. Ces deux groupes qui datent de 1849-1850 sont l’œuvre commune de Messieurs Augonnet , vicaire de la paroisse à cette époque, puis plus tard Curé de Verdigny et Delevaux , receveur entreposeur des tabacs à Sancerre. (23)

Les quelques objets qui me restent à décrire et servant plus à aucun usage, ils sont maintenant reléguée dans les greniers du presbytères, sauf le tableau représentant {Bonnin page : 56} la vierge à la chaise qui est actuellement suspendu dans le salon de la Cure . Ce tableau qui peut avoir 7 à 8 pieds de hauteur a été donné à l'église le 9 octobre 1840 par le gouvernement sur la demande de Monsieur Léon Masson , Sous-Préfet de Sancerre. Il fut pendant près de 30 ans, placé dans l'église, mais à la suite des dernières réparations l'on fit enlevé et placé au presbytère. (24)