Description de Sancerre de Léopold Bonnin : La maison Bardellot et échevinage de Sancerre


La maison Bardellot et échevinage de Sancerre ( Présent dans )(1)

J'arrive à la grande maison couramment désignée sous le nom de maison Bardellot . Cette maison dont la construction remonte au 14ème siècle ou au 15ème a très bien conservé son cachet d' antiquité surtout du côté de la cour sue derrière et sur le coté nord-est où se dressent deux pignons aux rampes en pierre de taille. Elle contient des pièces nombreuses et très grandes et elle est habitée par une quantité de location. Au coin nord de la façade , sous l'entablement, se trouve sculpté un individu jouant du violon et au coin sud, faisant pendant un autre faisant une espèce de viole. (2)

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Plusieurs grandes caves existent sous la maison. Les cours communiquent successivement avec la Place du Marché aux Chevaux par l'emplacement désigné actuellement sous le nom de Grande Cour et qui était autrefois la Place de l’Église St Denis . La maison présentement décrite appartenait aux Comtes de Sancerre et elle était alors occupée par le bailliage et l’Échevinage de Sancerre. C'était là que le bailli du Comté rendait ses arrêts et que les Échevins se réunissaient pour s'occuper des intérêts de la cité. Les caves était sous la maison étaient les prisons du comté . Dans une petite cour sue au pied de l'escalier, à droite, laquelle était autrefois le cachot, fut inhumé le 2 octobre 1716 le corps de Madelaine Dubois femme de Pierre Guichard , perruquier , qui, en compagnie de son mari et de Jean Guyot fermier du four banal , avait tenu des assemblées publiques avec les huguenots, prêché et fait l'imposition des mains tant à Sancerre qu'à Asnières près Bourges . Guyot avait été pour ce fait saisi par la maréchaussée et conduit dans les prisons de Bourges . Guichard part se sauver et se réfugier en Suisse. Quant à Madeleine Dubois , qui {Bonnin page : 93} qui n'avait pu suivre son mari et qui craignait d'être arrêtée, elle s'empoisonna. Jugée après sa mort, son corps fut par ordonnance du bailli , condamné à être traîné sur la claie par le bourreau , mais, en considération de la famille de son mari, il fut, après avoir été ouvert, secrètement porté dans le cachot où il fut inhumé. (4)