Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Description de l’Église de Chavignol


Description de l’Église de Chavignol ( Présent dans )(1)

La grange fut convertie en église sous le vocable de Saint André. Un transept fut établi à la suite du vieux bâtiment, du côté de la maison, ainsi que trois belles chapelles. L’Église a, dans ces conditions, 30 mètres de longueur et 6 mètres de largeur dans la partie postérieure au transept. Des vitraux magnifiques dès à la générosité des habitants aisés de Chavignol et des personnes étrangères que le curé sut intéresser à son œuvre furent placés dans les chapelles. (2)

Dans la principale, celle du milieu, ces vitraux représentant Saint André , Saint Étienne et Saint Jean . (3)

Dans la 2ème, celle de droite, le Sacré Cœur de Jésus (Jésus-Christ), Saint Vincent et Sainte Solange , (4)

Dans la 3ème, celle de gauche, l’Immaculée Conception (Très Sainte Vierge), Saint Pierre et Saint Joseph . (5)

Des autel superbes y furent installés en peu de temps ainsi qu’une chaire à prêcher d’un beau travail, exécuté par le Sieur Louis Vailly , menuisier à Sancerre. (6)

Le clocher n’avait pu être construit faute de fonds. En 1871, de nouveaux sacrifices des habitants et du curé ainsi que de nouveaux secours du gouvernement permirent d’entreprendre ce travail. Une belle flèche s’éleva bientôt proche la porte de l’église. Un coq doré, d’une grosseur extraordinaire, donné par le Sieur Saturnin Pouillot , Marchand de vin à Paris , Rue de Rambuteau, proche l’Église Saint Eustache et les halles centrales et originaire de Chavignol , surmonte le tout à la grande satisfaction des habitants. (7)

La vieille horloge de la ville, qui avait été donné au village n’y fut installée comme on aurait pu le croire. Le mécanisme fut vendu pour grossier le pécule de la nouvelle fabrique et le cadran qui était énorme et dans un coin duquel étaient peintes les armoiries de la ville, fut seul conservé. Les personnes qui visitent actuellement l’Église de Chavignol peuvent le voir sous les pieds des chantres à qui il sert d’escabeau. (8)

Vers la même époque le chœur et le transfert de l’Église de Chavignol furent richement ornés de peintures décoratives dues en pinceau de Monsieur Jean Baptiste Morala , artiste italien, installé à Nevers depuis longtemps déjà. Je doute qu’il en existe même à Bourges, d’aussi belles. Si le Curé Rouselot (Henri Léonard Rousselot) fait continuer ce travail comme il eu à l’intention, il fera de l’Église de Chavignol un vrai joyau, unique peut être dans le diocèse. (9)

Deux fresques peintes en 1877 par Monsieur Henry Roscheski , artiste berrichon {Bonnin page : 486} Ancien élève du Curé Rousselot au séminaire de Chezal Benoît , contribuent encore à la beauté de cette petite église de campagne et y attirent un grand nombre de visiteurs. (10)

L’une de ces fresques qui se trouve dans la chapelle de droite représente la Transfiguration et est une invitation de Raphaël , dont l’original est au Vatican . Sur la montagne, Notre Seigneur Jésus Christ (Jésus-Christ) transfiguré se trouve entre Moïse et Élie . A ses pieds sont les trois apôtres Pierre , Jacques et Jean , éblouis et terrassés par la gloire du fils de Dieu. Au pied de la montagne, au premier plan, sont les autres apôtres devant lesquels un jeune démoniaque est amené par son père et sa mère pour qu’ils la délivrent. Tous ces personnages plus grand que nature, comme dessin, comme expression, comme coloris ne laissant presque rien à désirer. La seule critique que l’on pourrait adresser à l’artiste, c’est peut être un peu trop de raideur dans les poses. Il ne manque du reste à ces personnages que la parole. On croit entendre les cris du possédé, les prières de ses parents, les paroles des apôtres tenant conseil, leur réponds à la mère en indiquant le haut de la montagne où se trouve le seigneur qui seul peut opérer le miracle demandé. Derrière Élie , le peintre a ajouté deux figures bien connues, celle de Monsieur Rousselot , le sympathique et aimable Curé de Chavignol et celle de Monsieur Levacher , curé de Jars , tous deux amis intimes que la providence a toujours rapprochés ici bat et qui à toute force veulent se retrouver ensemble au ciel. (11)

L’autre fresque qui se trouve dans la chapelle de gauche est de même dimension que la précédente. Elle représente l’Assomption de la Très Sainte Vierge . Cette œuvre est toute entière de Monsieur Roscheski . Au sommet on voit la Saint Vierge s’élevant dans les airs, accompagnés d’une multitude d’anges. Au deuxième plan le tombeau vide sur le bord duquel sont des lys et des roses. Au premier plan quelques apôtres, quelques saintes femmes, témoins ravis de ce mystère glorieux, Saint Jean debout, Saint Pierre à genoux, Saint Thomas abîmé dans la poussière. Parmi les anges et les saintes femmes, on remarque plusieurs figures empruntées à des types vivants et qui sont d’une ressemblance parfaite. A ce sujet, je me permettrai encore une petite critique. Elle ne s’adresse pas en peintre quoique son œuvre s’en ressentira toujours, mais au curé de Chavignol lui-même. (12)

Pour se procurer les fonds dont il avait besoin, ce brave curé a imaginé une foule de moyens que beaucoup de ses confrères que je connais et notamment Monsieur Chaumereau avait rapport aux peintures en question et qui consistait à faire reproduire sur les épaules d’un Saint Jean , d’un Saint Pierre ou d’un ange quelconque, la tête d’une personne qui consistait à lui verser une souscription un peu importante pour son église. L’idée était ingénieuse, j’en conviens, mais aux points de vue artistique et religieux, elle était fort {Bonnin page : 487} sujette à critique car il en est résulté que certain des chérubins qui environnent la mère de Dieu ont des faciès qui n’ont rien d’angélique. Les personnes ainsi représentées, leurs parents ou amis peuvent trouver la chose superbe mais des étrangers ne seront pas du même avis et pourront porter sur l’artiste un jugement défavorable et immérité. (13)

Une troisième fresque doit être, je crois, exécutée l’année prochaine par Monsieur Roscheski , au dessus de la porte d’entrée. (14)