Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Serpent long de six à sept mètres, gros comme une cuisse


Serpent long de six à sept mètres, gros comme une cuisse ( Présent dans )(1)

En 1816 ou 1817, plusieurs vigneronnes de Sancerre qui s’étaient rendues aux Charnes (comme on dit vulgairement) pour y ramasser du bois mort, virent après avoir dépassé le carroir appelé les Six Routes non loin des ruines de la Chapelle de l’ancien prieuré, un énorme serpent qui portait sur la tête quelque chose de brillant comme une pierre précieuse. A leur approche et aux cris qu’elle poussèrent en l’apercevant il se mit à fuir dans le fourré. Lorsqu’il traversa le chemin elle purent juger de sa longueur et de son volume. La tête était dans le bois, du côté gauche et la queue s’y trouvait encore du côté opposé. Il pouvait donc avoir comme six à sept mètres de longueur et il était gros comme le bas de la cuisse. Je laisse à penser quelle frayeur eurent les pauvres femmes et combien fut peu grande en ce moment leur envie de ramasser du bois. Elle regagnèrent la Montagne du Roc en proie à la plus vive terreur et dans des trousses mortelles croyant toujours avoir le monstre sur leurs talons. Le récit qu’elles firent de cette aventure fut accueilli avec incrédulité et moquerie, mais pas la suite des personnes des communes ci-dessus indiquées varient également l’énorme bête et ne se firent pas faute de raconter le fait seulement leur frayeur leur avait fait voir un serpent d’un kilomètre de long et gros comme un sac de blé. Ces propos répétés dans le public effrayèrent tellement les bûcherons que personne n’osait plus s’aventurer dans le bois. Monsieur Meyer qui en raison de se fonctions, avait parcouru maintes fois et dans tous les sens la Forêt de Charnes , sans rien apercevoir, se moquent de ces bruits qu’il considérait comme mensongers. Un jour comme il revenait à cheval de Bannay et qu’il se trouvait aux environs de l’Ancienne Chapelle de Charnes, muni d’un fusil à deux coups, comme d’habitude, il se trouve en présence du monstrueux reptile. Que faite ? Il pensa d’abord tirer dessus, mais la crainte de le manquer et de l’irriter l’arrêta. Il réfléchit que si l’affreuse bête se mettait à sa poursuite, il aurait peut être de la peine de s’en tirer, que son cheval lancé à fond de train sur un chemin raboteux pourrait s’abattre et le laisser à la merci de son ennemi. Il préféra se retirer promptement. Celui-ci ne donnait aucun signe d’hostilité. Le serpent fut encore vu deux ou trois fois par des bûcherons, puis on n’en entendit plus parler. Il ne fit aucune victime. (2)

Le fait ci-dessus peut paraître invraisemblable, mais il est véridique cependant. Je l’ai entendu raconter par la nommée Madelaine Bordier , Veuve de François Fouassier , surnommée la mère « gnognotte », qui faisait partie du groupe de femmes de Sancerre qui l’aperçurent en premier lieu. Monsieur Meyer , du reste, racontait également son aventure à qui voulait l’entendre. (3)