Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Drame le 21 novembre 1865, une maison en travaux s’effondra en faisant un mort


Drame le 21 novembre 1865, une maison en travaux s’effondra en faisant un mort ( Présent dans )(1)

La maison suivante appartient au mineur Joseph Lesimple et à sa sœur Pauline Lesimple épouse de Jérôme Marion , qui l’habitent. L’événement qui les a mis en possession de cet immeuble a été bien triste pour eux. Ils venaient de perdre leur mère, jeune femme d’une santé robuste et qu’un mal inconnu avait enlevée en peu de temps, lorsque le 21 novembre 1865, vers deux heures du soir, leur père qui faisait remonter cette maison pour s’y loger travaillant avec un ouvrier charpentier et plusieurs maçons , fut écrasé sous les débris de la construction qui venait de s’écrouler. Un apprenti maçon , le Sieur Claude Jupillat fils avait disparu avec lui sous les décombres et le charpentier qui heureusement, avait étendu les bras en se sentant entraîné, s’était maintenu à travers deux solives et n’avait que la partie postérieure du corps d’engagée. La grange voisine, dont je viens de parler, était aussi en partie démolie, les poutres de la maison Lesimple , appuyées dans le mûr mitoyen, ayant été violemment arrachés avaient déterminé aussi l’écroulement d’une partie des murs de cette grange. Au bruit causé par la chute des murailles et le bris des charpentes ainsi que par les cris des survivants, tout le monde du quartier accourut suivi bientôt d’une foule considérable arrivant de tous les points de la ville. Malgré le danger qu’il y avait à s’aventurer au milieu des décombres, l’œuvre de sauvetage commença sous les ordres de Monsieur Eugène Sifflet , avoué , voisin des maisons écroulées et alors maire de Sancerre, qui ne craignit pas de s’élancer un des premiers au secours des victimes. Le charpentier fut retiré au bout d’un instant. Il était évanoui et il n’avait aucun mal. Des poutres, ne tombant, avaient formé un abri au dessus de lui et l’avaient garanti. Le malheureux Jacques Lesimple , seul; avait péri. Il avait eu la poitrine défoncée par la chute d’une solive et la tête presque écrasée. Le déblaiement continua jusqu’à la nuit et il ne restait qu’un pan de muraille sur la rue qu’il était nécessaire d’abattre pour éviter d’autres malheurs. Les ouvriers ne se souciant pas de travailler à sa démolition à cause du danger, Le maire envoya quérir les deux pompes à incendie qu’il fit placer dans le jardin de la Sous-Préfecture . Les deux jets lancèrent bientôt après le mur une masse d’eau considérable qui détrempa le mortier et désagrégea les pierres. En moins de dix minutes le mûr s’écroula sans causer aucun accident. (2)