Description de Sancerre de Léopold Bonnin : Installation des Religieuses de Notre Dame de la Miséricorde


Installation des Religieuses de Notre Dame de la Miséricorde ( Présent dans )(1)

Après la révocation de l’Édit de Nantes, les catholiques de Sancerre avec l’appui de Monseigneur Philipeaux de la Vrillère, Archevêque de Bourges et du Prince de Condé (Henry II de Bourbon-Condé), obtiennent du Roi Louis XIV le 8 juillet 1686 des lettres patentes leur permettant d’établir en leur ville une communauté de Religieuses de Notre Dame de la Miséricorde sous la règle de Saint Augustin , pour l’instruction des jeunes filles, notamment des nouvelles converties. Cet ordre avait été fondé en 1633 par le révérend père Antoine Yvan et la révérence mère Marie Madelaine de la Trinité , pour recevoir les demoiselles pauvres que se sentent appelées à l’état religieux n’avaient pas une dot suffisante pour se faire recevoir dans un autre monastère. Elles devaient supplier par leur travail à l’insuffisance {Bonnin page : 166} de cette dot. Leur costume se composait d’une coiffe blanche recouverte d’un voile bleu foncé, d’une robe bure sur laquelle s’étalait un grand scapulaire blanc, sur la poitrine et au centre du scapulaire pendant une croix d’argent, (2)

Les Religieuses de Notre Dame de la Miséricorde s’établirent à Sancerre le quatre novembre 1686, sans le pastorat de Messire Pierre Voille , curé, dans la maison servant actuellement d’hospice, Rue Saint Martin . Elles auraient alors pour supérieure Madame Anne de la Chevalleraye , en religion sœur Saint Charles et pour assistante Madame .. Gaucher , en religion sœur Marie de Sainte Madelaine . (3)

Les religieuses se trouvant trop à l’étroit dans cette maison, elles achetèrent d’un Sieur Billacoys une maison sise dans la Rue Basse des Remparts et cinq autres petites maisonnettes y attenant, orientées à l’Église paroissiale de Saint Jean . Cette rente qui était de 3 livres 10 sols fut reconnue le 28 août 1768 par acte reçu Maître Gressin , notaire à Sancerre, par la révérende mère Marie de Saint Joseph Perrinet , supérieure . (4)

Le 28 août 1698 ( et non en 1699 comme l’indique Monsieur Poupard ), sous le pontificat de Monseigneur Léon Potier de Gervres (Léon Potier de Gesvres), Cardinal Archevêque de Bourges , elles allèrent s’établir dans leur nouveau monastère de la Rue Basse des Remparts , laquelle prit dès lors le nom de Rue des Religieuses qu’elle conserva jusqu’à la Révolution. La supérieure était alors Madame Anne de Tonty dite « sœur Saint Antoine » et l’assistance Madame Louise de Belle-Isle dite « sœur Marie de Saint Joachim », qui moururent dans l’établissement et furent inhumées dans le cimetière du monastère. (5)

Pendant longues années, elles furent dans la plus grande gêne et elles ne purent achever les constructions commencées, ni même clore d’un mûr leur monastère du côté de la Rue du Dogue . Une simple haie sèche en défendait l’accès de ce côté et pour empêcher les malfaiteurs de pénétrer dans les cours, elles attachaient la nuit proche cette haie un énorme chien bull dogue dont les crocs tenaient les voleurs à distance. Mais peu à peu, avec le produit de leur pensionnat et les libéralités de l’Archevêque de Bourges et de la Princesse du Conté Comtesse de Sancerre, leur situation changea et elles purent terminer l’œuvre commencée. (6)